Attentat de Magnanville : un proche de Larossi Abballa en garde à vue
Un homme de 41 ans a été placé en garde à vue ce mardi 21, à l'issue d'une série de six perquisitions menées aux Mureaux (Yvelines) dans l'entourage de Larossi Abballa, le djihadiste qui a tué un policier et sa compagne le 13 juin. "Ces opérations ont été réalisées pour vérifier les informations selon lesquelles un groupe de personnes, dont certains proches d'Abballa, voulaient s'en prendre à des policiers. Mais il n'y a, à ce stade, aucun lien avéré avec l'attentat de la semaine dernière", a indiqué à l'AFP le parquet de Versailles.
Deux autres personnes étaient concernées par ces perquisitions mais n'ont pas été interpellées. Des sources policières avaient auparavant fait état de trois interpellations dans l'entourage d'Abballa. Une enquête a été ouverte pour association de malfaiteurs, a précisé le parquet. Elle vise notamment à déterminer si des policiers ont fait l'objet de surveillances malveillantes. Le suspect placé en garde à vue, présenté comme faisant partie de l'entourage de Larossi Abballa, a déjà été condamné en 2007 à huit ans d'emprisonnement, peine aujourd'hui purgée.
Il avait été condamné pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, notamment pour liens avec des membres d'un groupe djihadiste responsable des attentats de Casablanca (Maroc) du 16 mai 2003, perpétrés par douze kamikazes, qui avaient fait 33 morts et une centaine de blessés. Ce Franco-Marocain a fait l'objet le 7 octobre, avec quatre autres hommes, d'une déchéance de la nationalité française par un décret du ministre de l'Intérieur, devenue définitive début juin après validation par le Conseil d'Etat.
L'une des deux autres personnes qui étaient visées par les perquisitions de ce mardi connaît également Larossi Abballa, a précisé le parquet de Versailles. Les enquêteurs doivent notamment chercher à déterminer s'il existe un lien entre eux et le double assassinat du policier et de sa compagne, perpétré au nom du groupe Etat islamique (EI) par Larossi Abballa, 25 ans. Celui-ci a été tué dans une intervention des policiers d'élite.
Samedi 18, deux autres proches du djihadiste, Saad Rajraji et Charaf-Din Aberouz, 27 et 29 ans, avaient été écroués après leur mise en examen pour "association de malfaiteurs terroriste" criminelle, les juges ne retenant pas à ce stade une complicité directe dans le double assassinat. Ils avaient été condamnés avec Abballa en septembre 2013 lors du procès d'une filière d'envoi de djihadistes au Pakistan. Selon une source policière, les enquêteurs ont retrouvé lors d'une perquisition au domicile de Saad Rajraji un morceau de papier sur lequel figurait l'adresse internet de Fabien Clain.
Ce djihadiste français, dont le nom apparaît dans de nombreux dossiers terroristes, est l'auteur du message de l'EI revendiquant les attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis (130 morts). Rajraji et Clain étaient en outre détenus dans la même prison en 2011. Perpétrée en plein Euro de football, l'attaque djihadiste contre Jean-Baptiste Salvaing, commandant de police adjoint du commissariat des Mureaux, et Jessica Schneider, 36 ans, agent administratif du commissariat voisin de Mantes-la-Jolie, a provoqué un vif émoi en France. Le président François Hollande avait présidé une cérémonie d'hommage vendredi 17 à Versailles.
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