Attentat de Villejuif : Sid Ahmed Ghlam dit qu'il aurait "empêché" l'attaque
C'est une ligne de défense étonnante. Entendu pour la première fois par un juge d'instruction, vendredi 19, le terroriste présumé Sid Ahmed Ghlam a nié les faits qui lui sont reprochés et a même clamé qu'il aurait au contraire "empêché" l'attentat programmé contre une église de Villejuif (Val-de-Marne). Il a également assuré n'avoir aucun lien avec la mort d'Aurélie Châtelain, assassinée alors qu'elle se rendait à une formation de fitness toujours à Villejuif.
Les preuves sont pourtant accablantes. L'analyse du GPS de Sid Ahmed Ghlam a ainsi prouvé qu'il s'est bien rendu dans cette ville au moment où s'y trouvait la jeune femme de 32 ans. Pire, au domicile du terroriste présumé, les enquêteurs ont mis la main sur un arsenal composé de quatre fusils d'assaut kalachnikov et autres munitions et gilets pare-balles, ainsi que deux pistolets dont l'un a tiré la balle fatale à Aurélie Châtelain. Du sang de la victime a également été retrouvé sur la veste du jeune homme, qui avait également fait des recherches sur les églises de Villejuif et dressé des listes manuscrites de cibles potentielles, ainsi que des minutages des temps d'intervention de la police vers ces lieux de culte.
Enfin, il aurait été en contact avec "une autre personne pouvant se trouver en Syrie", qui lui avait demandé "explicitement de cibler particulièrement une église", avait affirmé le procureur de la République de Paris François Molins lors d'une conférence de presse tenue après l'arrestation fortuite de Sid Ahmed Ghlam en avril dernier.
Pourtant, le suspect numéro un de cette affaire nie. Par la voix de ses avocats, il a reconnu sa présence à Villejuif le jour des faits, le 19 avril, en présence d'un autre individu mais réfuté être mêlé à la mort d'Aurélie Châtelain et tout projet d'attentat. "Il a affirmé (au juge d'instruction) avoir fait ce qu'il fallait pour empêcher la commission d'un attentat ce jour-là", ont ainsi déclaré ses trois avocats, Mathieu de Vallois, Gilles-Jean Portejoie et Christian Benoît.
L'enquête se concentre aujourd'hui sur de possibles complicités, logistiques ou autres, dont aurait pu bénéficier Sid Ahmed Ghlam. Trois hommes ont déjà été arrêtés, mis en examen et écroués car soupçonnés d'avoir aidé le terroriste présumé dans son projet. Eux aussi nient toute implication.
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