Attentat du Thalys : Ayoub el-Khazzani explique "n'avoir pas pu tuer"
L'auteur de l'attentat manqué dans un Thalys en août 2015 s'est exprimé face au juge d'instruction en charge du dossier. Ayoub el-Khazzani avait tenté de s'en prendre aux passagers du train, armé d'un fusil d'assaut de type kalachnikov et un pistolet automatique, mais en avait été empêché par l'intervention courageuse et héroïque de plusieurs personnes dont trois citoyens américains.
Face au magistrat, il a livré sa version des faits. "Personnellement, j'ai pas pu tuer. J'avais deux armes avec moi. Intérieurement, j'étais détruit psychiquement, mais à la dernière minute, je n'ai pas pu", a-t-il expliqué au juge selon France Inter.
Lire aussi - Thalys 2015: les juges refusent une reconstitution
Il a également fait savoir que sa cible principal était les citoyens américains présents dans le Thalys selon des ordres émis depuis la zone irako-syrienne et relayés par Adelhamid Abaoud, leader des commandos terroristes du 13 novembre à Paris. "Il m'a dit que la cible était le Thalys où je devais attaquer des Américains", a confié le djihadiste. "Je me suis dirigé vers les Américains", a-t-il raconté. Et d'ajouter: "A un moment, un Américain, un grand, m'a fixé, il était loin de moi. Je l'ai vu de face et je n'ai pas pu le tuer".
Il aurait également refusé de porter une ceinture d'explosifs malgré les ordres de son chef: "J'étais contre le fait de massacrer des gens".
Un discours bien différent de celui qu'il tenait après les faits et son interrogatoire par les services français du contre-terrorisme: "En garde à vue, très honnêtement, j'ai regretté de ne pas avoir tué, après avoir vu tout ce qui se passe en Syrie".
Au côté d'el-Khazzani, quatre hommes sont poursuivis en France dans cette enquête, notamment Bilal Chatra et Redouane Sebbar. Le premier est soupçonné d'avoir joué un rôle d'éclaireur pour el-Khazzani et Abaaoud, sur leur trajet empruntant la route des migrants au retour de Syrie. Le deuxième aurait, lui, participé aux préparatifs de la fusillade dans le train.
Les deux derniers hommes, Mohamed Bakkali et Youssef Siraj, également inculpés dans l'enquête menée par la Belgique, ont été remis à la France en janvier et février: Bakkali apparaît comme un logisticien essentiel de la cellule djihadiste qui a frappé la France et la Belgique en 2015 et 2016, tandis que Siraj est soupçonné d'avoir hébergé el-Khazzani à Bruxelles avant l'attaque du Thalys.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.