Attentat à Magnanville : la piste du terrorisme islamiste prend corps

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 14 juin 2016 - 12:09
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Les hommes du RAID durant un exercice.
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©Kenzo Tribouillard/AFP
Larossi Abballa, abattu par le RAID, a revendiqué son appartenance à Daech et avait déjà été condamné pour des faits lié au terrorisme islamique.
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Un tueur radicalisé déjà condamné pour des faits de terrorisme qui s'est réclamé de l'Etat islamique, lequel a revendiqué l'attentat. Le meurtre d'un couple de policiers lundi dans les Yvelines est "incontestablement terroriste", selon François Hollande, même si le gouvernement reste prudent sur son aspect islamiste malgré les nombreux indices en ce sens.

Une revendication du groupe Etat islamique, un passé dans une filière djihadiste: les enquêteurs remontaient mardi la piste terroriste au lendemain du meurtre d'un policier et de sa compagne près de Paris, par un homme se revendiquant du groupe Etat islamique (EI).

L'homme était impliqué dans une enquête récente sur une filière djihadiste syrienne, a-t-on appris mardi de sources proches de l'enquête, confirmant une information de RTL.

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a dénoncé "un acte terroriste abject", mardi matin à la sortie d'une réunion d'urgence à l'Elysée avec François Hollande, Manuel Valls et le ministre de la Justice Jean-Jacque Urvoas. Le président de la République a évoqué un acte "incontestablement terroriste".

Le meurtrier présumé, abattu dans une opération du Raid, était un homme de 25 ans du nom de Larossi Abballa, condamné en 2013 pour participation à une filière djihadiste entre la France et le Pakistan, a-t-on appris mardi de sources concordantes.

L'homme, originaire de Mantes-la-Jolie selon une source proche du dossier, avait été jugé avec sept autres prévenus et condamné à trois ans de prison, dont six mois avec sursis, pour "association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes". Cette filière souhaitait favoriser le recrutement en France, la formation physique et idéologique et l'envoi au Pakistan de jeunes volontaires pour le djihad armé. Le suspect faisait également l'objet d'une fiche S, a-t-on appris de source policière.

Lundi vers 21h, il a tué à coups de couteau un policier habillé en civil, avant de se retrancher au domicile de sa victime dans un quartier pavillonnaire de Magnanville (Yvelines) et d'être abattu lors d'un assaut du Raid. Dans la maison, les policiers ont découvert le corps de sa compagne et retrouvé le fils du couple, âgé de trois ans, "choqué et indemne".

Quelques heures après l'attaque, l'agence Amaq liée au groupe djihadiste a affirmé qu'un "combattant de l'Etat islamique" (EI) avait tué le couple près de Paris, selon le centre américain de surveillance de sites djihadistes SITE.

Selon des sources policières, l'homme "s'est revendiqué du groupe djihadiste" durant les négociations avec le Raid. Des témoins ont rapporté aux enquêteurs qu'il aurait crié "Allah akbar" en attaquant le policier.

Des perquisitions ont commencé tôt mardi matin. L'enquête a été confiée à la sous-direction antiterroriste (SDAT), à la police judiciaire de Versailles et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

Le parquet antiterroriste s'est saisi lundi soir de l'enquête, ouverte pour "assassinats sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste", "tentatives d'assassinats sur mineur de 15 ans en relation avec une entreprise terroriste", "séquestration sans libération volontaire en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" criminelle.

Le policier tué était un commandant de police de 42 ans, en poste aux Mureaux (Yvelines), qui a fait l'essentiel de sa carrière dans les Yvelines, selon une source du ministère de l'Intérieur. Sa compagne était secrétaire administrative au commissariat de Mantes-la-Jolie.

Au commissariat des Mureaux, qui compte 150 fonctionnaires, le choc était visible. Des policiers s'y sont réunis dès cette nuit. "C'est comme dans une famille, tout le monde se retrouve, tout le monde a besoin de se retrouver ensemble", a expliqué à l'AFP sur place une source du ministère de l'Intérieur.

Cette attaque intervient en plein Euro de football et moins de deux jours après la tuerie d'Orlando (Etats-Unis) qui a fait 49 morts et 53 blessés dans un club gay, un acte perpétré par un Américain d'origine afghane également revendiqué par l'EI.

Depuis les attentats parisiens du 13 novembre, qui ont fait 130 morts, la France vit dans un climat de menace terroriste et d'importants dispositifs de sécurité militaire et policier ont été mis en place. Le 24 novembre 2015, le service de presse de l'Etat islamique dans la province d'Al-Raqqa avait diffusé une vidéo, dans laquelle des combattants francophones de l'EI menaçaient les Français de nouvelles attaques contre leurs "maisons".

 

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