Attentats déjoués à Paris : ce qui s'est passé, selon le procureur François Molins
Le procureur de la République de Paris, François Molins a tenu une conférence de presse vers 16h ce mercredi pour faire le point sur l'attentat déjoué dimanche 19 avril à Pairs. Il est longuement revenu sur le déroulé des faits, expliquant que "les policiers ont été appelés par le SAMU qui avait pris en charge un homme blessé par balles dans le 13e arrondissement".
"Arrivé sur place, les forces de l'ordre constatent que l'individu présente des blessures à la cuisse et à la rotule gauche. Remontant les traces de sang, les fonctionnaires de police découvrent le véhicule de l'individu où du sang apparaît sur le fauteuil passager". Au vu du comportement suspect de l'individu, les policiers perquisitionnent son véhicule. "Dans la Mégane du suspect, les policiers ont trouvé une kalachnikov chargée et 3 chargeurs, un pistolet Sig, un revolver Sphinx, trois téléphones, un ordinateur portable, un GPS et des documents manuscrits comportant des éléments sur des cibles potentielles et la manière d'opérer en vue de la commission de l'attentat".
A la vue de ces éléments incriminant le jeune homme, la section anti-terroriste du parquet de Paris était saisi et une procédure été ouverte "pour des faits d'entreprise individuelle terroriste en vue de commettre des crimes d'atteintes aux personnes, détention, port et transport d'armes de guerre et de munitions de catégories A et B en relation avec une entreprise terroriste".
L'enquête était confiée à la section anti-terroriste de la brigade criminelle de la police judiciaire de Paris et la Direction générale de la sécurité intérieure. Dans le cadre de cette enquête, "l'individu a été placé en garde à vue". Une perquisition au domicile de l'homme a permis de découvrir "3 kalachnikovs supplémentaires, des chargeurs, des gilets pare-balle, des gilets tactiques, des brassards et des chasubles +police+, un caméscope, un appareil photo, un ordinateur et un disque dur, la somme de 2.000 euros en liquide ainsi que des documents en arabe relatifs à Al-Qaïda et à l'Etat islamique".
L'étude du matériel informatique saisi dans le véhicule et l'appartement du suspect a permis d'établir que cet individu "était en contact avec une autre personne pouvant se trouver en Syrie avec lequel il échangeait sur les modalités de la commission d'un attentat, ce dernier lui demandant de cibler une église".
Ce ciblage était confirmé par l'analyse du GPS saisi dans la Renault Mégane. L'implication d'au moins une tierce personne a provoqué la requalification des faits en "association de malfaiteurs en vue de la préparation d'actes de terrorisme ayant pour objet la préparation d'un ou de plusieurs crimes d'atteintes aux personnes".
La reconstitution des déplacements de l'individu "dans les heures et les jours précédant sont interpellation" ont permis d'envisager sa présence sur la commune de Villejuif au matin de dimanche, "dans le créneau horaires où Aurélie Châtelain était assassinée dans son véhicule automobile". Le crime avait lieu tout près d'une église Villejuif.
Les investigations menées sous l'autorité du parquet de Créteil à la suite de l'assassinat d'Aurélie Châtalain avaient permis de déterminer qu'elle avait été abattue d'une balle (et non trois). "Une douille identique à celles présentes dans le chargeur d'un des revolvers de l'individu a été retrouvée dans le véhicule d'Aurélie Châtelain", a précisé le procureur. Enfin l'ADN de l'individu a été retrouvé dans le véhicule de la victime ainsi que celui de cette dernière sur la parka de l'individu interpellé. Au vu de ces dernières informations, le parquet de Paris a ouvert mardi soir une enquête pour assassinat dans le cadre d'une entreprise terroriste.
Le suspect a fait des déclarations "fantaisistes", disant vouloir jeter des armes dans la Seine, "où il se serait lui-même tiré une balle dans la jambe". Evoquant son droit au silence, il est depuis muré dans le mutisme complet, à l'Hôtel-Dieu où il a été hospitalisé en garde à vue.
François Molins a indiqué qu'il serait probable que le parquet demande une "prolongation exceptionnelle de la garde à vue pour atteindre 6 jours".
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