Barrage de Sivens : un gendarme mis en cause pour avoir lancé une grenade dans une caravane
Si aucune faute n'a été retenue contre le gendarme qui a jeté la grenade fatale à Rémi Fraisse, un de ses collègues pourrait, lui, avoir des ennuis pour une erreur d'appréciation aux conséquences bien moindres. Suite à la mort du jeune activiste écologiste fin octobre, une enquête administrative a été ouverte sur l'action des forces de l'ordre sur le site du barrage de Sivens (Tarn). Dans ses conclusions, rendues publique mardi 2, elle met en cause le gendarme impliqué dans la fameuse vidéo de la caravane.
Filmée par les militants depuis l'intérieur du véhicule, on y voit un militaire leur intimer l'ordre de sortir, puis sortir une grenade. Quelques secondes plus tard, on entend une forte déflagration. Les "zadistes" accusent le militaire de leur avoir jeté une grenade incapacitante, blessant une jeune femme à la main.
Si sur la vidéo on ne voit pas la grenade tomber dans la caravane, la commission d'enquête a été sensible au flash et à la blessure à la main d'une occupante, observés sur les ralentis. Le gendarme en question, clairement identifiable, aurait donc lancé une grenade de "désencerclement" qui projette des billes de caoutchouc.
Dans la mesure où les occupants ne "menacent pas directement le militaire", la commission d'enquête a considéré que l'utilisation de cette arme constituait "une faute d'appréciation qui doit être sanctionnée sur le plan professionnel". La nature des sanctions qui pourraient être prises n'a pas été précisé par la hiérarchie de la gendarmerie. Pour sa défense, le gendarme mis en cause a expliqué qu'il était isolé de ses collègues, qu'il ne visait pas la caravane mais des manifestants en approche, hors champ de la vidéo. La présence de ce groupe n'a pas pu être confirmée.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.