A Bordeaux, la réserve opérationnelle déjà en appui à l'opération Sentinelle

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 18 juillet 2016 - 21:54
Image
Un soldat déployé dans le cadre du plan vigipirate
Crédits
©Robert Pratta/Reuters
Devant la mosquée de Bordeaux, rien ne distingue les réservistes des militaires d'active.
©Robert Pratta/Reuters
Treillis, béret rouge, gilet pare-balles et fusil Famas en main: devant la mosquée de Bordeaux, rien ne distingue les réservistes des militaires d'active, auxquels ils prêtent main forte depuis plusieurs semaines dans le cadre de l'opération Sentinelle.

"J'aime l'idéal républicain et l'idée de servir mon pays. La réserve me permet de concilier mes études avec la possibilité de me rendre utile", explique Marcellin, étudiant en première année de droit à Toulouse, qui s'apprête à aller prendre son tour de garde, à l'un des angles de la mosquée de la ville, avec trois autres militaires.

Agé de 20 ans, le jeune homme a décidé d'intégrer la réserve opérationnelle au lendemain des attentats de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher en janvier 2015. Et, ironie de l'histoire, c'est le 12 novembre, la veille des attentats de Paris et au stade de France à Saint-Denis, qu'il a signé son contrat de réserviste avec l'armée. Depuis, l'étudiant a effectué deux missions dans le cadre de l'opération de sécurisation : la première dans le département de la Seine-Saint-Denis, la deuxième à Bordeaux, où son régiment, le 1er Régiment du train parachutiste (1er RTP), basé près de Toulouse, est déployé depuis début juin.

"L'envie de se rendre utile et de s'engager en tant que citoyen", c'est aussi ce qui motive Paul, étudiant en droit à Paris. Comme les autres réservistes, il enchaîne les missions sur la base du volontariat. Paris, Marseille et maintenant Bordeaux où il a déjà patrouillé en centre-ville et participé à la sécurisation de la fan zone pendant l'Euro-2016 de football.

"Nos missions durent un mois. Pour le personnel d'active, c'est huit semaines, c'est énorme. Si on peut les soulager, c'est toujours satisfaisant", explique l'étudiant. "Et j'ai beaucoup de congés, ce n'est pas comme si j'avais un emploi", souligne-t-il.

Au total, 85 militaires sont actuellement engagés dans l'opération Sentinelle à Bordeaux, qui a accueilli cinq matchs pendant l'Euro et où plusieurs lieux de culte, des écoles, la gare et l'aéroport, font l'objet d'une surveillance spécifique. Plus d'un quart des effectifs relèvent de la réserve. "C'est un appui considérable pour nous. Ils remplissent les mêmes missions" que leurs collègues d'active, souligne le général Christophe de Gouttes, directeur de la zone sud-ouest pour l'armée de terre.

Le plus dur pour ces jeunes recrues? "Rester concentrés à chaque instant, être toujours en alerte", reconnaît Marcellin, qui vient d'enfiler son gilet pare-balles et se dirige, sous un soleil de plomb, vers son poste, avec ses 25 kg d'équipement. Pour éviter la routine, les effectifs tournent dans les différents lieux de déploiement. "Nous leur disons qu'il faut être très curieux", détaille le capitaine Matthieu. "Nous organisons des remontées d'information quotidiennes", explique le capitaine d'escadron.

Devant la mosquée de Bordeaux, où officie l’imam Tareq Oubrou, très actif sur internet pour diffuser un contre-discours à la propagande jihadiste - ce qui lui a valu des menaces de morts du groupe Etat islamique -, la sécurisation menée par Sentinelle rassure les fidèles.

"Au-delà de la peur, c'est un geste symbolique très important. Les fidèles musulmans se sentent traités comme les autres, ils se sentent faire partie de la communauté nationale", relève le président du conseil régional du culte musulman en Aquitaine, Fouad Saanadi. "Les gens qui viennent prier nous remercient, ils nous saluent, il y a un bon échange", constate Paul. "On a même vu des jeunes fidèles s'intéresser au métier de militaire, qui demandent comment on fait pour le devenir", sourit M. Saanadi.

 

À LIRE AUSSI

Image
Police-voiture-TourEiffel-Jour
La réserve opérationnelle civile, de quoi s'agit-il ?
Qui peut répondre à l'appel à rejoindre la réserve opérationnelle civile, lancé après l'attentat de Nice par les autorités qui souhaitent renforcer la présence sur le ...
18 juillet 2016 - 15:06
Politique
Image
Bernard Cazeneuve.
Sécurité : Cazeneuve appelle les Français à rejoindre la réserve opérationnelle
Quelques jours après l'attentat de Nice, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a appelé les Français à rejoindre la réserve opérationnelle de la police et de la...
17 juillet 2016 - 13:27
Politique

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
ARA
Décès de ARA, Alain Renaudin, dessinateur de France-Soir
Il était avant toute chose notre ami… avant même d’être ce joyeux gribouilleur comme je l’appelais, qui avec ce talent magnifique croquait à la demande l’actualité, ou...
07 novembre 2024 - 22:25
Portraits
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.