Caen : jugé pour violences sur sa compagne, il évoque des jeux sexuels

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 25 avril 2018 - 15:51
Image
Magistrats et avocats se mobilisent vendredi avant la présentation du projet de réforme de la justice en Conseil des ministres prévue le 18 avril.
Crédits
© DAMIEN MEYER / AFP
L'homme a expliqué au juge qu'il frappait sa femme dans le cadre de jeux sexuels, il a été condamné à de la prison ferme.
© DAMIEN MEYER / AFP
Un quadragénaire a été jugé en comparution immédiate à Caen en Normandie jeudi dernier pour des violences sur sa compagne. Cet ancien détenu qui suit un traitement pour soigner son alcoolisme a expliqué au juge qu'il s'agissait en fait de jeux sexuels

Un homme de 40 ans a écopé d'un an de prison ferme pour des violences sur sa compagne jeudi 19 alors qu'il était jugé en comparution immédiate à Caen, en Normandie. Cette dernière, âgée de 43 ans, avait déposé plainte contre lui lundi 16.

Elle a expliqué aux policiers avoir été mordue et étranglée par son compagnon, avec qui elle est en couple depuis un an et qui a déjà été incarcéré, selon La Manche Libre.

La mère de quatre enfant a ajouté que l'homme, un dénommé Tanguy Cere, lui avait en outre "cassé (son) téléphone pour ne pas (qu'elle) appelle" au secours.

A voir aussi: Violences conjugales - elle est battue pendant 56 ans, son mari condamné

Selon ses dires, elle a d'ailleurs déjà été victime de violences de sa part: "le lundi 1er janvier 2018, j'ai eu deux côtes cassées quand il m'a lancée sur le portillon de la maison. Il m'a aussi jetée du lit en le mettant à la verticale".

Lors de son jugement jeudi, le prévenu a contesté les faits. Il a expliqué qu'avec sa compagne, ils étaient habitués à s'adonner à des jeux sexuels violents. "On se mord, on s'attache et on se fouette quand on fait l'amour. Monsieur le président, vous seriez venu à la maison, dans le placard, vous auriez trouvé les menottes, les bas, les bandeaux pour se cacher les yeux… On s'est bien trouvés là-dessus", a-t-il assuré.

Car le couple ne vivait visiblement pas dans une entente cordiale. La quadragénaire a en effet affirmé que son compagnon, qui touchait le RSA, "avait (sa) carte bleue et vivait à (son) crochet". Encore une fois, le suspect a nié ces allégations, assurant que son propre père avait donné 2.000 euros à sa compagne et que lui-même lui reversait 200 euros de son revenu chaque mois.

Mais l'alcoolisme du prévenu a aussi été soulevé. "Ses cachets pour l'alcool, il les prend avec du whisky", a dénoncé la femme, qui n'était pas présente au tribunal, aux forces de l'ordre. L'homme a d'ailleurs déjà été arrêté pour conduite en était d'ivresse alors qu'il était à bord de son scooter avec 1,60g d'alcool par litre de sang, en janvier dernier. C'était alors déjà une récidive.

Le quadragénaire a cependant assuré qu'il n'était pas le seul à boire au sein du ménage: "le lundi 16 avril 2018, j'avais pas dessaoulé de la veille quand on a attaqué l'apéro à 13h. Je ne lui ai donné qu'une seule claque. On avait bu une bouteille de whisky à deux".

A lire aussi: Violences conjugales - l'ex-compagne d'un footballeur professionnel témoigne

Mais les dires de cet homme au comportement "autodestructeur", au vu de ses nombreuses scarifications, n'ont visiblement pas convaincu. Le procureur a en plus souligné que c'est l'adolescente de la mère de famille qui soignait les deux adultes après leurs bagarres à répétition.

Tanguy Cere a finalement été condamné à un an de prison en plus de 18 mois d'incarcération (issus d'une ancienne peine avec sursis) ainsi que d'une mise à l'épreuve.

Le quadragénaire a aussi été condamné à indemniser un policier à hauteur de 300 euros. Lors de sa garde à vue, il l'avait menacé alors que l'agent lui avait refusé une cigarette: "ne t'inquiète pas, je te retrouverai et je te casserai la gueule".

À LIRE AUSSI

Image
La devanture du commissariat de Vincennes, le 5 mars 2012
Les femmes victimes de violences mal prises en charge, selon un mouvement féministe
Refus de plainte, banalisation des faits ou culpabilisation de la victime: les femmes qui se rendent dans les commissariats et gendarmeries pour des violences restent ...
03 avril 2018 - 07:28
Société
Image
Un ballon de football.
Violences conjugales : l'ex-compagne d'un footballeur professionnel témoigne
L'ex-compagne d'un footballeur professionnel toujours en activité a témoigné ce lundi des violences conjugales dont elle a été victime. Si elle a préféré garder l'anon...
26 mars 2018 - 19:06
Société
Image
De nombreux barreaux étaient mobilisés jeudi pour dénoncer le silence du ministère de la Justice au
Violences conjugales : elle est battue pendant 56 ans, son mari condamné
Pour avoir violenté sa femme pendant 56 ans, un homme de 81 ans a été condamné jeudi à huit mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc. L...
09 mars 2018 - 19:02
Société

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
ARA
Décès de ARA, Alain Renaudin, dessinateur de France-Soir
Il était avant toute chose notre ami… avant même d’être ce joyeux gribouilleur comme je l’appelais, qui avec ce talent magnifique croquait à la demande l’actualité, ou...
07 novembre 2024 - 22:25
Portraits
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.