Cape Epic VTT : le "parcours presque idéal" de Jean-François Bosseler, champion en mixte
La course Cape Epic, en Afrique du Sud, réunie chaque année des coureurs de VTT amateurs mais aussi des professionnels (dont des champions olympiques) pour l'une des épreuves du genre les plus difficiles de la planète. Cette année, la compétition s'est déroulée du 13 au 20 mars et, pour la première fois, des Français ont remporté la course en catégorie mixte. Pour FranceSoir, Jean-François Bossler revient sur cette victoire décrochée avec sa coéquipière Fanny Bourdon. Pour lui, il est "impossible" de finir la course "sans un gros mental et beaucoup de sacrifices".
> Pourquoi la Cape Epic? Et que représente cette victoire pour vous?
"C'est ma septième participation à cette course. J'étais allé la première fois en 2010. Pour moi, la Cape Epic, c'est l'équivalent en VTT du Tour de France. C'est l'une des courses les plus dures au monde. C'est impossible de la finir sans un gros mental et beaucoup de sacrifices.
"Nous sommes fiers d'être les premiers Français à la remporter même si ce n'est qu'en catégorie amateur. On s'est très durement entraîné les trois mois avant la course".
> Fanny Bourdon et vous avez terminé avec 35 minutes de différence sur vos adversaires. C'est beaucoup! Comment expliquez-vous votre victoire?
"Pas forcément car vous savez, on parcourt 650 kilomètres en huit jours. On était bien préparé puis j'ai surtout été énormément aidé par Fanny Bourdon, qui est comme même deux fois championne de France de marathon. Ce n'est pas une simple amatrice on va dire. Elle est venue ici deux mois avant la course pour s'acclimater. Elle a vraiment fait la différence. Puis on a aussi été aidé par nos adversaires, qui ont malheureusement connu plusieurs soucis techniques comme des crevaisons. Sur la semaine, Fanny et moi n'avons jamais crevé, on a rien cassé. On va dire que notre parcours a été presque idéal".
> Quelle a été l'étape la plus difficile pour vous?
"La dernière. C'était déjà dur mentalement, car on avait le maillot de leader et il fallait le conserver à tout prix sur 85 kilomètres. C'était une étape assez plate, ce qui ne convenait pas du tout à nos gabarits de grimpeurs. En plus, Fanny a connu une gastrite le samedi (19 mars, ndlr), qui a empiré dimanche (jour de la dernière étape). Elle pouvait boire, mais rien manger. Au bout de trois heures, elle était en hypoglycémie et elle a du aller très loin pour repousser ses limiter et franchir la ligne d'arrivée. Au dernier kilomètre, j'ai du la pousser entièrement. Elle ne pouvait plus pédaler et s'est presque évanouie après avoir franchi la ligne d'arrivée. Il lui a fallu plus de 20 minutes pour pouvoir remarcher et aller à la cérémonie finale".
> Quels sont vos objectifs à présent et allez-vous participer à nouveau à la Cape Epic?
"Je vais participer aux trois premières manches européennes de la Coupe du monde marathon. Il y a en a une en Roumanie fin avril, une en Belgique le 1er mai et une au Portugal le 8 mai. Ca fait comme même trois courses de suite. L'objectif, c'est comme l'année dernière: réussir à se qualifier pour les championnats de monde de marathon qui ont lieu en France cette année à Laissac (en juin, NDLR).
"Je ne pense pas (participer à nouveau à la Cape Epic). Sept (participations) de suite ça fait déjà beaucoup. Et puis c'est peut-être mieux de terminer sur une victoire. Il faudrait que je trouve un autre moyen pour me remotiver".
> Avez-vous le temps de contempler le paysage pendant la course?
"Ecoutez, bizarrement je vais vous dire que oui. C'est tellement long, il n'y a aucune étape qui dure moins de 4 heures, ça n'a rien à voir avec les épreuves olympiques où pendant 1 heures et demie on roule à fond et on ne se préoccupe que de la roue avant. Ici, on est conscient du paysage, et on a le temps d'en profiter quand on arrive en haut des sommets. On a le temps de lever la tête".
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