Chrétiens d'Orient : La RATP accepte finalement l'affiche du concert des Prêtres
Miracle de Pâques ou simple réaction face au gonflement de la polémique, la RATP a finalement accepté lundi 5 l'affiche du concert "pour les Chrétiens d'Orient". Sous le feu des critiques, la régie des transports parisiens a cédé sur fond de cacophonie dans ses décisions.
L'affiche de la discorde était celle d'un concert du trio Les prêtres, composé de deux ecclésiastiques et un laïque. En tournée pour la promotion de leur deuxième album, ils ont décidé de reverser les profits de leur concert à l'Œuvre d'Orient. Cette association vient en aide aux Chrétiens d'Orient persécutés par les islamistes de Daech en Irak.
La RATP avait d'abord, dans la campagne d'affichage du 24 au 30 mars, retiré le nom de l'association et la mention "pour les Chrétiens d'Orient". Elle invoquait pour cela "le principe de neutralité du service public" dans "le contexte d'un conflit armé à l'étranger".
La décision avait vite déclenché la colère des chrétiens de France mais pas seulement. La RATP avait alors réussi l'exploit de mettre d'accord les politiques de tout bords, jusqu'à l'extrême gauche. L'excuse du "conflit armé" avait été particulièrement mal appréciée, les Chrétiens d'Orient n'étant pas parti au conflit mais simplement victimes des exactions de Daech.
Samedi 4, la RATP avait tenté un compromis. Rappelant "les difficultés croissantes d'appliquer les règles de neutralité et de laïcité", elle avait proposé de réintroduire le nom de l'association, mais pas les mots "chrétiens d'orient".
Mais cette application extrêmement stricte de la laïcité n'a pas calmé la polémique. Lundi 6, la RATP a donc finalement accepté de rétablir l'affichage tel que prévu à l'origine.
La Coordination des Chrétiens d'Orient en danger (Chredo), qui avait dès le début de l'affaire lancé une action en référé contre la RATP, a décidé de poursuivre cette action: "on veut une jurisprudence. On veut (...) une condamnation pour éviter ce comportement. On ne veut pas de l'arbitraire dans un Etat de droit", a déclaré son président, Patrick Karam.
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