Disparition d'Estelle Mouzin : son père porte plainte contre l'Etat (vidéo)
Lors du JT de France 2 lundi 8 le père d'Estelle Mouzin, la petite fille disparue en Seine-et-Marne en janvier 2003 à l'âge de neuf ans, a annoncé qu'il comptait porter plainte contre l'Etat pour faute lourde, "pour mauvaise gestion du dossier".
Depuis quinze ans, Eric Mouzin ne désespère pas de retrouver sa fille, ou au moins de découvrir ce qui lui est arrivé depuis le jour de sa disparition, le 9 janvier 2003 à Guermantes. Cependant pour ce père, l'enquête piétine et se limite à "de la gestion de dossier".
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"On ne recherche plus vraiment Estelle (…). Aujourd'hui, il n'y a ni schéma d'organisation de l'enquête, ni méthode, ni chronologie, ni liste de suspects, ni action engagée, ni échéancier. Il n'y a rien", a regretté Eric Mouzin qui a assuré ne plus avoir confiance en la justice.
"J'en ai ras-le-bol d'avoir été promené, parfois instrumentalisé. Et c'est plus que de la colère. C'est de la rage. Et c'est aussi d'avoir été baladé, d'avoir été pris pour un con pendant toutes ces années", a-t-il affirmé. Durant quinze ans, sept juges d'instruction ont été chargé de l'affaire pour laquelle plus d'une centaine de personnes ont été placées en garde à vue et des milliers d'auditions ont été organisées. Au total, le dossier sur la disparition d'Estelle Mouzin est colossal: plus de 40.000 pièces.
Jean-Marc Bloch, l'ancien directeur général de la PJ de Versailles qui a été le premier homme à être chargé de l'affaire, a réagi à la décision de ce père à la recherche de sa fille depuis quinze ans. Au micro de Franceinfo ce mardi 9, il a expliqué qu'il ne pouvait "que comprendre" Eric Mouzin.
"C'est terrible pour un père de famille (…) que de ne rien savoir quinze ans après. On ne sait même pas ce qui s'est passé, on n'a rien trouvé et c'est ça qui est désespérant pour tout le monde".
Mais il l'a assuré: tout a été mis en œuvre pour retrouver l'enfant après sa disparition. La police avait été prévenue très rapidement et les "recherches intenses" avaient commencé aussitôt. "On est allés jusqu'à perquisitionner les 400 pavillons de Guermantes (…). On a interrogé les satellites du monde entier (…). On a épluché toutes les conversations téléphoniques entrantes et sortantes autour de Guermantes, c'est-à-dire 18.000 (…). On a vidé un dépôt d'ordures entier (…). On a fait des recherches considérables et hélas ça n'a rien donné", a-t-il expliqué.
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Encore aujourd'hui, Jean-Marc Bloch a assuré que le dossier Estelle Mouzin n'était pas fermé. En effet, "à chaque fois qu'un élément est susceptible de faire remonter cette affaire, la direction régionale de la police judiciaire de Versailles se pécipite dessus. Ça a été le cas avec Nordahl Lelandais".
Le suspect principal dans l'affaire autour de la disparition de la petite Maëlys, en août dernier, a cependant été rapidement écarté dans l'affaire Estelle Mouzin: il n'était pas en France au moment où l'enfant de neuf ans a disparu en 2003.
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