Analyse des égoûts européens pour mesurer la quantité de drogues consommées


Dévoilée le 19 mars dernier, une étude sur les drogues consommées en Europe lève le voile sur les tendances de consommation, en analysant les eaux usées de 128 villes. À Paris, la cocaïne domine largement, loin devant le cannabis.
Les égouts, témoins muets de la vie citadine, sont aujourd’hui les meilleurs indicateurs des drogues consommées. Dans une étude menée par l’Agence de l’Union européenne sur les drogues (EUDA), l’énigme des substances illicites est dévoilée grâce à une méthode originale : l’analyse des eaux usées. Et le verdict est sans appel : la cocaïne est la grande gagnante, notamment à Paris. Les traces de cette drogue sont plus présentes que celles de toutes les autres, à tel point qu'on pourrait avoir l'impression que les Parisiens en consomment plus que d’eau.
Cela dit, la Ville Lumière n’est pas en tête. Si la consommation de cocaïne y est massive, elle reste derrière des capitales comme Amsterdam ou Dublin, deux villes où l’usage de cette drogue connaît des pics impressionnants. "Les égouts parisiens révèlent clairement une explosion de l’usage de cocaïne", précise Alexis Goosdeel, directeur de l'EUDA, ajoutant que cette tendance semble plus marquée dans les pays d’Europe de l’Ouest et méridionale.
Et si la cocaïne écrase la concurrence, le cannabis, lui, est en déclin. L’étude révèle que la consommation de cannabis diminue de façon significative, tendance déjà amorcée en 2023. Dans les eaux usées de Paris, les traces de cette drogue ont laissé place à la "C", phénomène observé aussi dans d’autres grandes villes européennes. Si la consommation de MDMA, aussi appelée ecstasy, connaît une hausse, notamment en Belgique et au Portugal, c’est dans les pays de l’Est que la méthamphétamine prend une place plus importante. Reste à savoir si ces tendances se maintiendront ou si de nouvelles surprises nous attendent sous la surface des villes européennes.
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