En Chine, un trafic de cadavres humains révélé et de grosses sommes d'argent avec

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France-Soir
Publié le 12 août 2024 - 12:40
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Cadavre d'une femme abattue près de sa maison à Culiacan, dans l'Etat mexicain de Sinaola, le 1er août 2018
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© Rashide Frias / AFP/Archives
Cadavre d'une femme abattue près de sa maison à Culiacan, dans l'Etat mexicain de Sinaola, le 1er août 2018.
© Rashide Frias / AFP/Archives

Une enquête des médias chinois Caixin et Pengpai Xinwen a permis de mettre au jour un vaste scandale de trafic de cadavres. Depuis 2015, 5 000 cadavres humains auraient été vendus à prix d’or. Sous une forme de recyclage macabre, ils permettaient de servir de matériaux pour des implants osseux.

L’affaire a été diffusée en France par Courrier international ce 9 août. La veille, les médias chinois publiaient le scandale, avant d’être rapidement censurés. L’information vient d’un avocat, Yi Shenghua, qui a communiqué sur le réseau social Weibo cette affaire restée jusqu’alors dans la sphère privée du parquet de la ville de Taiyuan.

Selon un procédé bien rôdé, les cadavres ont pu être « débarrassés de la peau et de la chair » afin de participer à la constitution d’implants osseux. Pour ce faire, une filiale de l’Institut chinois de radioprotection, Shanxi Aorui Biomaterials Co. a acheté illégalement ces cadavres, plus particulièrement localisés dans les provinces de Guangxi, Shandong et Sichuan.

Un trafic qui a demandé des moyens d’envergure, avec pas moins de soixante-quinze personnes impliquées qui ont avoué leur collaboration. Ce sont aussi des établissements médicaux et des universités qui ont trempé dans ces petits arrangements. Alors qu’il faut compter au moins 1 280 euros pour un cadavre, les prix pouvant grimper jusqu’à 2 800 euros, la pilule pour obtenir la création de faux document est, semble-t-il, mieux passée. Les employés ont créé en ce sens de faux formulaires de dons volontaires de corps afin de permettre à d’autres employés de signer, en se prétendant être de la famille des défunts, le document final.

Un autre article de Xiang Dongliang publié sur WeChat indique quant à lui que « même les cendres sont fausses ! ». Pareillement censuré peu de temps après publication, l’ancien journaliste déplore la position des familles qui peuvent alors se retrouver à se recueillir devant les cendres d’un autre défunt, voire d’un animal. Alors même que leur proche est en réalité démembré ailleurs.

L’avocat ayant révélé le scandale s’insurge « lacunes dans la loi » chinoise, qui n’est pas à la hauteur de l’affront. En effet, en cas d’insulte, de destruction ou de vol intentionnels d’un cadavre, la peine d’emprisonnement maximale n’est que de trois ans. En prime, aucune amende ne sera éditée pour les trafiquants. Tant que la loi ne changera pas suite à cette affaire, les malfaiteurs ne risquent finalement pas grand-chose et auront pu gagner gros. 

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