Etats-Unis : les écueils du parc d'attraction créationniste en forme d'arche de Noé (VIDEO)
Entre autres joyeusetés, le parc fait scandale car les employés ont dû signer à leur embauche un document attestant leurs convictions chrétiennes, et qu'ils n'étaient pas homosexuels. Baptisé "Ark Encounter" ("arche de rencontre") et en forme d'arche de Noé géante revendiquée de "taille réelle", ce temple d'une certaine idée du divertissement devait ouvrir ses portes jeudi 7 à Williamstown dans le Kentucky (est des Etats-Unis).
Financé par un des leaders américain du mouvement créationniste, un mouvement réactionnaire rejetant notamment la "sécularisation" de la société moderne et la théorie de l'évolution, ce parc d'attraction vise à diffuser le message de cette doctrine. "Ici, ce ne sera pas le monde de Disney ou d’Universal, où les gens viennent pour s’amuser. Le but est religieux", a ainsi clairement annoncé fin juin Ken Ham, l'homme en question, cité par le New York Times.
"Preuves" que Dieu a bien créé la Terre et tous ses occupants en six jours, statues de couples d'animaux (une petite trentaine), dont des tyrannosaures... tout ici correspond à l'image de l'histoire du monde qu'ont Ken Ham et ses amis. Une communauté qui milite notamment au sein de l'organisation Answers in Genesis ("les réponses dans la Bible") et dont les idées hérissent le poil de la communauté scientifique. A l'image du docteur James Krupa qui, cité par Le Telegraph, dénonce l'arche de Williamstown comme une "perversion de ce que la religion est censée faire".
Financé par des aides publiques, que les autorités ont tenté d'annuler face à la polémique mais ont dû maintenir suite à une décision de justice, le parc de 150 mètres de long, 24 de large et haut comme un immeuble de sept étages, espère attirer deux millions de visiteurs par an. Mais pas n'importe quel public: il faudra que les "pèlerins" soient prêts à s'acquitter de 40 dollars (28 pour un enfant) pour entrer et, surtout, qu'ils collent aux standards de la communauté.
Tout comme les personnels recrutés, qui ont dû signer une profession de foi attestant de leurs croyances chrétiennes créationnistes et de leur hétérosexualité. "En outre, les catholiques, les chrétiens protestants traditionnels et certains chrétiens conservateurs qui ont différentes croyances doctrinales sont également peu de chances d'être embauché", selon Daniel Phelps, président de la société de paléontologie du Kentucky, cité par le Huffington Post.
(Voir ci-dessous la vidéo de l'arche de Williamstown)
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