EXCLUSIF Affaire Maëlys : la sœur de Nordahl Lelandais se confie à France-Soir (1/3)
Le ciel est gris sur Paris le jour où France-Soir parvient à rencontrer celle qui s'est très peu épanchée dans les médias depuis le début de l'affaire Maëlys. Alexandra, la sœur de Nordahl Lelandais, accepte finalement de se livrer. Rendez-vous est pris dans un café aux portes de Paris, bien loin de la petite commune iséroise de Pont-de-Beauvoisin où la fillette s'est volatilisée dans la nuit du 26 au 27 août 2017.
L'enfant ne sera retrouvée que le 14 février 2018. Ce jour-là, le cauchemar des parents de Maëlys devient réalité: leur fille est morte. Alexandra, elle, apprend abasourdie une autre vérité: son petit frère a tué une enfant. Le début d'une nouvelle épreuve, mais la fin d'une première, celle où cette femme a vu, incrédule et jour après jour, l'étau d'un fait divers se passant au coeur de sa région d'origine se refermer sur sa famille.
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"Le jour où c'est arrivé (le dimanche 27 août, NDLR), je buvais l'apéro avec une amie. On voit la photo de la petite et je dis «tiens, c'est près de chez mes parents». Le lendemain ma mère m'appelle, on discute de ça et elle me dit «ton frère était au mariage, il est entendu». J'apprends peu après que notre maison est fouillée et que mon frère est placé en garde à vue".
Alexandra avoue son inquiétude, mais qui sera rapidement dissipée: Nordahl est placé en garde à vue le 31 août (avec une autre personne, qui ne sera jamais inquiétée ensuite) mais est relâché après plusieurs interrogatoires, dont certains seront d'ailleurs invalidés ensuite par la justice. "Pour moi c'était fini. Les gendarmes avaient posé leurs questions, mon frère était innocent, ils l'ont relâché. Point".
Jusqu'au coup de tonnerre. "Le jour de la rentrée des classes (le 4 septembre, NDLR), une copine m'appelle et me dit «c'est lequel de tes frères qu'ils sont venus chercher? Ta maison passe à la télé!». Ma mère m'appelle ensuite et me dit qu'ils sont venus rechercher Nordahl, revenu à Domessin chez mes parents après sa garde vue".
"A ce moment, je me suis dit qu'il n'avait vraiment pas de chance. Pour une fois qu'il était à un mariage… Je me suis retrouvée happée par tout ça. J'ai pris dix ans d'un coup". Ce n'est pourtant que le début d'un parcours d'incrédulité: "Petit à petit, on voit qu'il ne sort pas de prison alors que semaine après semaine il clame son innocence".
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Et Alexandra, calme et en toute franchise, le reconnaît sans détour: "Jusqu'au 14 février (jour des aveux et de la découverte du corps, NDLR) je n'avais aucun doute sur son innocence".
En six mois, ce qui a commencé comme la coïncidence d'une disparition dans un lieu familier, et qui s'est poursuivi en drame, s'achevait ce jour-là en évidence: son frère avait tué une enfant, juste devant la maison familiale.
"Psychologiquement, c'est pour ma mère que c'est très dur. Elle a pris un gros coup au moral. Elle a compris que Nordahl a forcément une implication dans cette affaire. Il nous a menti". Et de confier ses interrogations intimes qui la hantent, lancinantes, depuis cette Saint-Valentin funeste: "Pourquoi avouer six mois après? Comment peut-il avoir fait ça?" .
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