Explosion des actes islamophobes en 2015
Difficile de ne pas y voir un lien avec les attentats qui ont secoué la France en janvier dernier. Selon l'Observatoire contre l'islamophobie, une instance liée au Conseil français du culte musulman (CFCM), le nombre d'actes islamophobes a été pratiquement multiplié par quatre lors du premier semestre 2015.
Ce sont 274 agressions, insultes, dégradations, et autres actes qui ont été recensés contre les musulmans depuis le 1er janvier 2015. A titre de comparaison, il n'y en avait eu "que" 72 au premier semestre 2014. Soit une hausse de 281%. Il s'agit dans la plupart des cas (196) de menaces, propos injurieux ou tracts, mais on relève également 78 actions telles que les dégradations des lieux de culte ou les violences.
La plupart de ces actes (plus de 80%) ont eu lieu durant les trois premiers mois de l'année, soit peu de temps après l'attentat de Charlie Hebdo le 7 janvier, de Montrouge le 8 et la prise d'otages de l'épicerie casher le 9.
Selon le président de l'Observatoire, Abdallah Zekri, "depuis la mise en place de l'Observatoire en 2011, nous n'avons jamais vu un phénomène aussi élevé. Cette explosion ne peut s'expliquer que par les actes terroristes commis depuis janvier". L'amalgame entre islam et terrorisme ne semble donc jamais avoir été aussi fort en France. Abdallah Zekri rappelle que ces attentats "ne peuvent justifier la haine à l'égard de musulmans qui ne sont ni responsables ni coupables de tels crimes".
Si durant le second trimestre le phénomène semble s'être atténué, l'Observatoire considère que ses chiffres sous-estiment la réalité d'environ 15%. Ils sont en effet obtenus par la compilation des plaintes et mains-courantes déposées auprès des forces de l'ordre. Mais une partie des victimes hésiteraient à porter plainte. Un comportement qu'avait déjà évoqué le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve en juin dernier, encourageant les dépôts de plaintes.
En 2014, le CFCM avait pu se féliciter d'un recul des actes anti-musulmans recensés avec une baisses des actions de 11,3% et 52,4% de menaces en moins par rapport à 2013.
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