Fausse alerte attentat à Paris : deux autres mineurs interpellés

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 20 septembre 2016 - 22:41
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Deux policiers à Paris.
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©Miguel Medina/AFP
Le hacker de 16 ans interpellé lundi a reconnu les faits. Le second, âgé de 17 ans, s'en était désolidarisé après l'avoir revendiqué.
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Deux nouvelles interpellations ont eu lieu dans l'affaire de la fausse alerte attentat dans une église de Paris. Deux adolescent de 14 et 17 ans, dont l'un au moins serait un pirate informatique, ont été arrêtés. Un premier hacker de 16 ans interpellé la veille a reconnu son implication dans cette opération de "swatting".

L'enquête sur la fausse alerte qui a provoqué une vaste opération antiterroriste samedi à Paris progresse: au lendemain de l'arrestation d'un premier mineur, deux adolescents de 14 et 17 ans ont été interpellés ce mardi 20 en Vendée et en Lozère.

Lundi, un jeune de 16 ans, qui utilise le pseudonyme "Tylers Swatting", avait été arrêté à Vitry-le-François (Marne), soupçonné d'être l'un des deux hackers qui ont piraté la ligne téléphonique de l'église Saint-Leu, dans le quartier parisien des Halles, pour appeler les forces de l'ordre et leur faire croire qu'une prise d'otages était en cours dans l'édifice. Placé en garde à vue à la brigade criminelle de la Police judiciaire de Paris, "il a reconnu son implication dans les faits", selon une source proche de l'enquête. L'adolescent de 17 ans, interpellé ce mardi et surnommé "Zakhaev Yamaha", pourrait être le second hacker que l'on entend dans l'appel donné aux policiers, selon cette source.

Passé samedi à 15H39, ce coup de téléphone avait déclenché une vaste opération de police, avec intervention de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI). Le secteur avait été bouclé et des riverains évacués ou confinés. Via l'application pour smartphone SAIP (Système d'alerte et d'information aux populations), les autorités avaient même délivré un message "église - alerte attentat".

Sur fond de menace inédite en France et deux mois après l'assassinat d'un prêtre en pleine messe par deux djihadistes dans une église de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), cette opération des forces de l'ordre avait créé un important émoi, notamment sur les réseaux sociaux, avant que l'alerte ne soit rapidement levée.

Les adolescents de 16 et 17 ans sont également "soupçonnés d'être derrière d'autres fausses alertes envoyées en septembre et visant des collèges, des lycées et autres lieux publics", notamment des grands magasins, a souligné une des sources.

Samedi, le mineur de 16 ans s'était "mis en scène" sur les réseaux sociaux, se vantant d'avoir "fait le pire swat", en faisant déplacer "des hélico, le gouvernement, 50 voiture de flics". Le "swatting", qui tire son nom du service de police Swat (équivalent américain du GIGN), est un canular téléphonique qui consiste à faire déplacer les unités d'intervention pour une fausse urgence.

L'Obs avait publié dimanche sur son site un entretien avec les deux jeunes, revendiquant être à l'origine de la fausse alerte pour "rechercher le buzz"."Zakhaev Yamaha" s'est ensuite désolidarisé du projet sur les réseaux sociaux, indiquant ne pas avoir participé à ce "swatting". "Tylers m'a forcé à faire des interviews parce qu'il n'assumait pas", a-t-il affirmé. Les enquêteurs cherchent à déterminer si le mineur de 14 ans est également impliqué.

"Tylers Swatting" et "Zakhaev Yamaha" se disaient des admirateurs du hacker franco-israélien Grégory Chelli, alias Ulcan, en fuite en Israël. Ce dernier est soupçonné d'être l'auteur de canulars téléphoniques sophistiqués, notamment contre le site d'information Rue89 et son cofondateur. Lundi, sur sa page Facebook, Grégory Chelli a démenti tout lien avec eux, qualifiant leur geste de "dangereux et inutile".

Les adolescents à l'origine de la fausse alerte de samedi encourent une peine de deux ans d'emprisonnement et de 30.000 euros d'amende pour "divulgation de fausses informations afin de faire croire à une destruction dangereuse".

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé que l'État allait se constituer partie civile afin "d'obtenir réparation", précisant qu'une "évaluation du préjudice financier" avait été demandée.

 

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