Fusillade à Strasbourg et identification du suspect : pourquoi sa photo n'est pas diffusée

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La rédaction de France-Soir
Publié le 12 décembre 2018 - 13:57
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Un gendarme patrouille devant la cathédrale de Strasbourg, le 12 décembre 2018
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© SEBASTIEN BOZON / AFP
La photo du suspect de la fusillade de Stasbourg n'a pas été diffusée officiellement malgré son identification formelle.
© SEBASTIEN BOZON / AFP
Après la fusillade de Strasbourg et alors que l'identification du tireur a été confirmée, une photo présentée comme celle du suspect Chérif C. circule sur les réseaux sociaux. Certains s'interrogent sur le choix des autorités et de nombreux médias de ne pas la diffuser. Ce qui peut s'expliquer par la stratégie des forces de l'ordre et le respect du secret de l'instruction.

L'auteur de l'attaque de Strasbourg a été présenté par les autorités comme un homme de 29 ans, français né à Strasbourg et connu de la justice pour des faits de braquage et de tentative d'homicide. Son identité est donc connue des services de police. Le nom de Chérif C. a été confirmé. Toutefois, sa photo n'a pas été communiquée alors que la chasse à l'homme est en cours depuis mardi soir.

Sur les réseaux sociaux, un portrait circule largement. Il a également été publié par certains médias étrangers.

Certains comptes, notamment dans la "fachosphère", s'étonnent de cette absence de communication officielle ou dans nombre de médias Français. Interrogé par un auditeur de France Inter sur ce sujet ce mercredi 12, le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur et ancien directeur de la DGSI Laurent Nunez a simplement précisé que "La diffusion (de la photo) a été faite à l'ensemble des forces de l'ordre de façon à mettre (le tireur) hors d'état de nuire le plus vite possible", mais n'a pas expliqué pourquoi ce portait n'a pas été rendu public.

Voir: Toujours en fuite, le tireur de Strasbourg est un radicalisé au lourd passé judiciaire

Pour les médias Français, diffuser la photographie pose des questions légales. D'abord parce qu'en l'absence de confirmation officielle, rien ne prouve que la photo diffusée sur les réseaux sociaux est bien celle du suspect. Cela peut donc relever à tout du moins de l'atteinte à la présomption d'innocence, voire de la diffamation.

Un média qui aurait la certitude que le document est exact ne tomberait plus sous le coup de ces délits, mais le publier sans accord des autorités est potentiellement répréhensible au titre du recel du secret de l'instruction. C'est ainsi que le journaliste Jean-Paul Ney avait été condamné pour avoir diffusé les photos des frères Kouachi (les assaillants de Charlie Hebdo) ce qui avait selon le procureur ruiné "tout espoir de surprise" dans leur traque.

Le choix des autorités de ne pas confirmer la valeur de cette photo qui circule pourrait être lié à une volonté de ne pas être noyé sous les témoignages. Après la diffusion de celle de Salah Abdeslam en novembre 2015, de nombreux signalements, dont beaucoup s'étaient révélés inexacts, avaient été effectués.

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