Gilet jaune en fauteuil roulant bousculé : une "chute accidentelle" pour la gendarmerie (vidéo)
La vidéo d'un homme en fauteuil roulant projeté à terre par un gendarme mobile en marge de l'évacuation d'un barrage de gilets jaunes dans l'Hérault a provoqué de vives critiques sur les réseaux sociaux. Au point que la Gendarmerie nationale a réagi afin d'expliquer le contexte de l'intervention. Les gilets jaunes ont fait de même et les deux versions divergent.
Sur la vidéo, on pouvait voir les militaires transporter l'individu sur le bas-côté, puis l'un d'entre eux se jeter sur lui en criant qu'il est armé avant qu'il ne chute.
Dans un communiqué, la porte-parole de la Gendarmerie nationale a expliqué que l'homme en fauteuil roulant représentait "un danger pour lui-même et les usagers" de la route, s'était "montré insultant vis à vis des forces de l'ordre" et avait refusé de coopérer, ce qui a conduit les militaire à la déposer "en sécurité sur l'accotement".
#Décryptage Depuis qques heures 1 vidéo circule sur les #RS montrant 1 personne à mobilité réduite chutant au contact de gendarmes mobiles. Si la gendarmerie comprend l'émotion suscitée par la vue de cette personne au sol, qq éléments factuels
— Porte-parole de la Gendarmerie Nationale (@PorteparoleGN) 10 décembre 2018
méritent cependant d'être précisés. pic.twitter.com/YzKTEO4Pil
Selon les gilets jaunes, le ton serait monté parce que les gendarmes ont procédé au démantèlement d'une "cuisine" installée autour du barrage et que l'homme en fauteuil roulant, "Max", insistait pour que la nourriture soit préservée pour les plus démunis.
Mais selon le communiqué de la gendarmerie, "Max" était bien en possession d'une matraque télescopique. Un moyen de défense pour cette personne diminuée rétorque une gilet jaune qui reconnaît également les injures, tout en les justifiant par la destruction de la "cuisine".
Faites tourner @_Gilets_Jaunes_ @GiletsJaunes_FR @GiletsJaunesFr C'est normal ça ? @Gendarmerie ??? #GiletsJaunes pic.twitter.com/QMvPFOVwpW
— Macaron Garcìa (@elPompe_funebre) 9 décembre 2018
Selon la gendarmerie, l'individu a "résisté" et dans la confusion régnant sur un sol inégal, une "chute accidentelle" s'est produite. Si l'homme en chaise roulante repousse bien le bras du gendarme, on peut également nettement voir ce dernier agripper "Max" et le tirer en arrière.
L'arme de catégorie D peut être transportée qu'avec un motif légitime apprécié par les forces de l'ordre ou un juge. "Prétendre que l'arme servirait à mieux affronter une altercation ou un danger ne constitue pas un motif légitime", précise le site de l'administration.
Mais on peut également noter qu'au moment où le gendarme qui a repéré l'arme, visiblement échaudé par un "manque de respect", revient vers "Max" alors que celui-ci est en train de s'éloigner, dos aux forces de l'ordre et poussé par un manifestant dans le sol boueux. L'infraction sur le transport des armes semble donc caractérisée, la menace pour les forces de l'ordre et la nécessité de recourir à la force peut-être moins.
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