Juan-les-Pins : pétarade de voiture, panique, rumeurs et réseaux sociaux

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 17 août 2016 - 12:55
Image
Deux policiers à Paris.
Crédits
©Miguel Medina/AFP
L'incident de Juan-les-Pins a mis en évidence les craintes d'un nouvel attentat et ce que peut causer la panique et la rumeur.
©Miguel Medina/AFP
En plus de faire des dizaines de blessés, le mouvement de foule de Juan-les-Pins du dimanche 14 a mis en évidence la tension qui règne dans une France visée par les attentats. Ce qui ne serait que le bruit d'un moteur de voiture a déclenché la panique dans la station balnéaire et les rumeurs d'attaque terroriste sur les réseaux sociaux.

Entre 70 et 80 personnes blessées, heureusement légèrement, à cause d'une détonation qui n'avait pas pour but de créer la panique. Trois jours après le mouvement de foule et la rumeur d'attentat à Juan-les-Pins, l'enquête se poursuit pour établir l'origine de la bousculade. Mais les interrogations concernent aussi la façon et la vitesse à laquelle la rumeur d'un attentat s'est propagée en ville et, au-delà, via les réseaux sociaux notamment.

Une chose est sûre, vers 22h25 dimanche 14, une détonation a retenti dans le quartier animé de la Pinède, au cœur de la station balnéaire des Alpes-Maritimes située sur la commune d'Antibes. Très vite, des touristes et clients des bars et restaurants alentours ont paniqué et commencé à courir et à se réfugier dans les établissements. Dans la bousculade, des dizaines de personnes ont été légèrement blessées. Il faudra de longues minutes pour que la population comprenne qu'il n'y avait aucun risque.

Dans un premier temps, la piste de pétards lancés depuis une voiture avait été évoquée. Celle-ci semble désormais écartée par les enquêteurs au profit d'un bruit de moteur. Des voitures puissantes auraient en effet été repérées à l'arrêt par des témoins ainsi que par la vidéosurveillance de la ville. Leurs propriétaires auraient tout simplement voulu se faire remarquer en faisant vrombir leur moteur. Le maire d'Antibes Jean Leonetti a annoncé que la ville allait porter plainte contre X.

Cela semble suffisant dans le contexte actuel pour provoquer un mouvement de panique sur place, et même au-delà. Dès 22h27, un premier tweet évoquait un "attentat" à Juan-les-Pins. Si les actes de malveillance visant à créer la panique ne peuvent être écartés, les nombreux messages évoquant "fusillades" et "explosions" dans la station balnéaire sont aussi l'œuvre de personnes présentes sur place et sincèrement persuadées que ce bruit -pour peu qu'elles l'aient entendu- était bien une explosion.

Certains dans leurs tweets ont demandé des détails aux chaînes d'information en continu. La rumeur commencera à se calmer après que France Bleu Azur, citant des sources policières, affirme qu'il n'y avait pas eu d'attentat mais un "mouvement de foule". Le signe pour certains observateurs que le problème est aussi le manque de réactivité des organes de communication officiels.

Les pouvoirs publics ont à plusieurs reprise mis en garde contre les rumeurs circulant sur les réseaux sociaux en ces temps troublés. Début juin, le gouvernement avait lancé SAIP, une application destinée à prévenir les habitants d'une zone en cas d'attentat. Mais elle a montré ses limites dès l'attentat du 14 juillet à Nice, n'informant que très tard les utilisateurs de l'attaque.

 

À LIRE AUSSI

Image
Vigipirate Terrorisme Gares
La police met en garde contre les "rumeurs" après des SMS de menace d'attentats
Une recrudescence de fausses alertes et de rumeurs sur des menaces d'attentats, propagées ces derniers jours sur Internet et les réseaux sociaux, a incité la préfectur...
13 mars 2016 - 16:00
Société

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.