Julian Assange : malgré l'abandon des poursuites, ce n'est peut-être pas la liberté qui l'attend

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Par AFP
Publié le 19 mai 2017 - 17:05
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Manifestation pour la libération de Julian Assange devant l'ambassade d'Equateur, le 14 novembre 201
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Manifestation pour la libération de Julian Assange devant l'ambassade d'Equateur, le 14 novembre 2016 à Londres.
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Sortira, sortira pas ? Après l'abandon des poursuites en Suède pour viol, plusieurs options s'offrent au fondateur de WikiLeaks Julian Assange, réfugié depuis cinq ans dans l'ambassade d’Equateur à Londres.

1) Assange sort de l'ambassade et va en prison

Après cette longue réclusion dans des conditions spartiates à l'ambassade d’Equateur, Julian Assange est certainement impatient de retrouver l'air libre. L'ennui, c'est qu'il serait aussitôt arrêté par la police britannique pour avoir violé, en 2012, les conditions de sa liberté sous caution. Vu qu'il a déjà enfreint son contrôle judiciaire, il risquerait d'être placé en détention provisoire. "La police londonienne fournira des moyens proportionnés à ce délit", a déclaré Scotland Yard. Julian Assange serait ensuite présenté devant un juge de Westminster, a confirmé le parquet à l'AFP. Il encourrait une peine allant d'une simple amende à jusqu'à un an d'emprisonnement.

2) Assange est extradé vers les Etats-Unis

Face aux accusations de viol, Julian Assange a toujours dénoncé une manœuvre en vue de le faire extrader vers les Etats-Unis, où il risque d'être poursuivi pour la diffusion de documents militaires et diplomatiques confidentiels. Le camp Assange craint qu'il ne soit traité aux Etats-Unis comme l’informatrice de WikiLeaks Chelsea Manning, condamnée en cour martiale à 35 ans de réclusion avant de voir sa peine commuée par l'ancien président Barack Obama et libérée mercredi. De fait, le gouvernement Trump a affirmé en avril que l'arrestation de Julian Assange était une "priorité". Et selon des médias citant des responsables américains, les Etats-Unis sont en train de monter un dossier d'accusation. Sur son compte Twitter, WikiLeaks a pris acte de cette mise en garde. "La Grande-Bretagne annonce qu'elle arrêtera Assange quoi qu'il arrive et refuse de confirmer ou de démentir qu'elle a déjà reçu une demande d'extradition des Etats-Unis". Ce que le parquet a confirmé à l'AFP.

3) Assange est extradé vers la... Suède

Cette possibilité, surprenante à première vue, est notamment évoquée par le commentateur judiciaire David Allen Green. "Si Assange était détenu au Royaume-Uni, la Suède pourrait bien revoir sa décision puisque l'extradition deviendra d'un coup beaucoup plus facile", écrit-il sur Twitter. L'argument repose sur le fait que le parquet suédois a classé l'affaire uniquement parce qu'elle s'avérait trop compliquée et dispendieuse. Si le fondateur de WikiLeaks sortait de la protection que lui offre l'asile politique à l'ambassade d’Equateur, il serait beaucoup plus facile pour la justice suédoise de le récupérer. La procureure Marianne Ny a confirmé que l'enquête pourrait être rouverte si Julian Assange se rendait en Suède avant la prescription des faits en 2020.

4) Assange reste cloîtré à l'ambassade

Face à ces différentes menaces et aux nombreuses incertitudes juridiques, l'Australien pourrait en fin de compte décider qu'il est plus prudent de rester à l'ambassade d’Equateur. Il fêterait le 19 juin ses cinq ans de réclusion dans cet immeuble de briques rouges situé dans le quartier chic de Knightsbridge, en face du magasin de luxe Harrods. Il a un chat pour seule compagnie. Son appartement est petit. Un four à micro-ondes, un tapis de course et une lampe à UV améliorent l'ordinaire, mais ceux qui lui ont rendu visite décrivent des conditions éprouvantes.

5) Assange trouve refuge en Equateur

Comme l'un de ses "successeurs", l'ancien consultant de la NSA Edward Snowden, qui s'est installé en Russie, Julian Assange pourrait trouver refuge dans un pays tiers.

Guillaume Long, le ministre équatorien des Affaires étrangères a appelé sur Twitter le Royaume-Uni à lui accorder "un sauf conduit", sans préciser où il pourrait se rendre.

Juan Franco, l'un des nombreux représentants légaux de Julian Assange à travers le monde, a quant à lui appelé le nouveau président français Emmanuel Macron à accueillir l'ex-hacker australien. Quoiqu'il en soit, il faut d'abord que Julian Assange en ait fini avec la justice britannique.

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