La Cimade décerne des "Charters Award" aux préfectures qui enferment et expulsent illégalement des réfugiés
La cérémonie se voulait malicieusement un pastiche d'une remise de prix comme elles sont courantes dans le cinéma et la musique. Simplement ce mardi 7, à la Maison des Métallos à Paris, sous les paillettes et les habits de cérémonie, des drames humains, des expulsions et des emprisonnements illégaux.
C'est avec un humour grinçant que la Cimade, une association d'aide aux réfugiés et aux migrants, à décerné à neufs préfectures françaises des "Charters Award", des prix récompensant les multiples violations du droit et de la morale, auxquelles ces dernières se livrent, avec parfois beaucoup de cynisme, lorsqu'elles prennent en charge les demandeurs d'asile et les migrants
"Enfermement en rétention de familles avec enfants mineurs, expulsion de personnes gravement malades, dispersion des exilés de Calais abusivement emmenés dans ces lieux de privation de liberté, expulsion vers des pays en guerre, enfermement de ressortissants français ou de personnes en situation régulière...". Ce sont ces pratiques, qu'elle "constate régulièrement", que la Cimade a souhaité mettre en lumière à travers ces "Award".
Lors d'une cérémonie, la présidente de La Cimade, Geneviève Jacques, accompagnée de ceux du Gisti, de Médecins du Monde, d'Emmaüs France et de membres du RESF, ont remis symboliquement dix prix, aux titres empruntés à des films, aux préfectures mises en cause.
Les lauréats, la préfecture de la Loire-Atlantique, de la Gironde, de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Seine-Saint-Denis, de Haute-Garonne, de la Vienne, du Doubs et du Pas-de-Calais ont reçu symboliquement une petite statuette dorée représentant un avion.
Grand vainqueur de cette édition, la préfecture du Nord-Pas-de-Calais reçoit le prix "Tarzan, roi de la Jungle" pour l'arrestation musclée et l'enfermement illégale dans des centres de rétention administratifs (CRA) de 1.200 migrants de la Jungle de Calais et celui de "Retour en enfer", pour avoir expulsé des Soudanais du Darfour dans leur pays en guerre, alors que ce dernier est placée sur la liste des pays vers lesquels on ne peut pas renvoyer de ressortissants.
Geneviève Jacques a tenu à rappeler à la fin de la cérémonie "à quel point l'action de vigilance pour faire respecter les droits fondamentaux des personnes ne doit pas cesser".
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