Le directeur d'école pédophile a dit "craindre" de passer à l'acte dès 2008 aux gendarmes

Auteur(s)
Pierre Plottu
Publié le 05 avril 2015 - 20:38
Mis à jour le 06 avril 2015 - 14:31
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Devant l'école.
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©Allili Mourad/Sipa
Les viols se sont déroulés au sein même de la classe de CP du directeur de l'école.
©Allili Mourad/Sipa
Lorsqu'il avait été entendu par la justice, en 2008, déjà pour des faits de pédophilie, le directeur d'école de Villefontaine (Isère) qui a récemment avoué des viols sur ses élèves de CP, avait tiré la sonnette d'alarme. "Je peux craindre" de passer à l'acte, avait-il alors avoué. Sans qu'il lui soit interdit de travailler avec des enfants.

Déjà condamné pour des faits de pédophilie, il était néanmoins toujours en contact avec les enfants. Jusqu'à ce qu'il commette l'innommable et viole ses élèves. Le directeur de l'école primaire du Mas de la Raz, à Villefontaine (Isère), avait pourtant tiré la sonnette d'alarme dès 2008. "Je n'ai jamais eu de relations avec des mineurs (…). Je ne peux pas le concevoir mais je peux le craindre", avait-il ainsi déclaré lors de son audition dans cette affaire de détention et recel d'images pédopornographiques.

Des mots terribles, ceux d'une bombe à retardement, d'un danger pour les petits élèves qui sont sous sa responsabilité. "Il avait eu le courage de tirer la sonnette d'alarme mais on ne l'a pas entendu. C'est un appel à l'aide: il sait qu'il est malade et il le dit", a réagit maitre Patrice Revon, avocat des parents des victimes.

Un appel on ne peut plus clair, mais qui ne vaudra à l'enseignant aucune interdiction d'exercer un métier en contact avec les enfants, malgré qu'il ait été reconnu coupable, condamné (six mois de sursis) et tenu à une obligation de soins. L'information de cette condamnation n'a même pas été transmise à l'Education nationale.

Suite à la révélation de cette affaire, la ministre Najat Vallaud-Belkacem a reconnu des "disfonctionnements" car l'académie de l'Isère, département où il a emménagé il y a trois ans seulement, n'a pas eu connaissance du passé judiciaire du directeur. La ministre a demandé à ce que la "révocation (soit) ordonnée à chaque fois qu'un enseignant ira a l'encontre de la probité et des mœurs" afin que "les enfants (soient) protégés des prédateurs sexuels". En sus du volet judiciaire, une enquête administrative est ouverte conjointement par les ministères de l'Education et de la Justice.

A ce stade, l'enseignant de Villefontaine a été révoqué et est mis en cause pour des faits de viols sur 11 de ses élèves, tous âgés d'environ six ans. Prétextant des "ateliers du goût", au sein de même de sa classe, il bandait les yeux de ses petites victimes et les forçaient à des fellations par surprise. Les faits auraient duré durant quatre longs mois, entre décembre dernier et mars de cette année.

 

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