Le président émirati d'Interpol sous le coup d'une plainte pour "torture" et "détention arbitraire"
Depuis l'Autriche, deux Britanniques ont déposé plainte contre le président émirati d'Interpol, pour "torture" et "détention arbitraire". En place depuis 2021, Ahmed Nasser al-Raisi est attendu à Vienne pour l'assemblée générale de l'organisation internationale de police.
Matthew Hedges est chercheur, Ali Issa Ahmad est agent de sécurité. Ils ont tous deux été arrêtés aux Émirats arabes unis, respectivement en 2018 et 2019.
Le premier a fait état de sept mois de détention "terrifiants", pour l'essentiel à l'isolement, avec "des menaces de violence", dans le but de lui faire avouer une prétendue appartenance aux services de renseignements britanniques. Forcé à confesser, il a été condamné à la prison à perpétuité pour espionnage en novembre 2018, puis gracié moins d'une semaine plus tard, sous pression internationale.
Le second, fan de football, affirme avoir été arrêté pour avoir porté un maillot en soutien au Qatar lors de la Coupe d'Asie des nations. Il a dit avoir reçu des coups de poing et de couteau pendant ses quelque trois semaines de détention.
Comme le rapporte l'AFP, tous deux estiment qu'en tant qu'inspecteur général du ministère de l'Intérieur, M. Raisi porte une responsabilité dans leur sort.
"Nous espérons que les autorités autrichiennes vont enquêter sur ces graves allégations", a déclaré Me Rodney Dixon, leur avocat. Pour ce faire, la procédure s'appuie sur "la compétence universelle", principe qui permet aux autorités d'engager des poursuites si le suspect voyage dans le pays.
Également saisie, notamment parce qu'elle abrite le siège d'Interpol, la France a ouvert en mars 2022 une enquête à son encontre pour "complicité de torture".
Les plaignants ont aussi engagé des actions pénales en Norvège, Suède et Turquie.
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