Le témoin ayant dénoncé Abaaoud n'a pas pu être entendu sous "X"
Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a indiqué ce mercredi 10 février que "Sonia", le témoin ayant dénoncé à la police Abdelhamid Abaaoud, organisateur présumé des attentats de novembre, n'avait pu être entendue sous le statut de témoin sous X.
Le ministre a confirmé, en réponse à une question d'actualité du député (LR) Christian Kert à l'Assemblée nationale, qu'il entendait "garder le silence car cette personne" a été "auditionnée sous le contrôle du parquet antiterroriste de Paris".
Elle n'a pu l'être, a-t-il cependant précisé, en qualité de témoin sous X - une procédure permettant de préserver son anonymat - car il "faut qu'il n'y ait aucun lien" avec l'affaire dans le cadre de laquelle ce témoin est entendu. "Sonia" avait été placée en garde à vue peu après son témoignage.
"Dans la responsabilité qui est la mienne", a insisté Bernard Cazeneuve, "j'ai un devoir de ne pas évoquer publiquement l'action de nos services". "Je sais le décalage entre ce qui est dit et ce qui a été fait", a-t-il poursuivi évoquant notamment "certaines manipulations" dans cette affaire. "Nous avons pris (nos) dispositions (...) j'en ai le détail", a-t-il conclu, un peu agacé, regrettant qu'il n'y ait "pas en France de dispositif permettant de financer les repentis".
Ce "vide juridique sera comblé", a-t-il dit en évoquant les mesures visant à mieux protéger les repentis présentées, il y a une semaine, en conseil des ministres dans le cadre du projet de loi sur la réforme pénale.
"Sonia" - le pseudonyme sous lequel elle est présentée - qui a dénoncé à la police Abaaoud, un des organisateurs présumés des attentats de novembre, permettant l'opération du Raid qui avait conduit à la mort du jihadiste à Saint-Denis, s'est dite abandonnée par l'Etat sur RMC la semaine dernière. Le parquet de Paris a ouvert une enquête, après son interview, pour "violation du secret de l'instruction" et "mise en danger de la vie d'autrui".
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