Les Brigandes : la secte responsable d'un meurtre ?
On pourrait croire au scénario d'un polar noir, il n'en est rien. Les Brigandes, ce groupuscule d'extrême-droite dirigé par le "gourou" Joël Labruyère et dont les chansons sont adulées par la fachosphère, ont-elles laissé mourir une de leurs membres? C'est ce que révèle dans un long article publié sur le site de L'Obs par la journaliste Nolwenn Le Blevennec.
Il y a un plus d'un an, cette dernière a passé deux jours auprès des membres de La Nation Libre, reconnue comme une secte par l'Etat et dont font partie les Brigandes, qui "prônait au départ un retour baba cool à la nature et un modèle de vie à la manière antique" et "s'est transformée, entre les mains de Joël Labruyère en groupuscule ultra-hiérarchisé fournissant des hymnes à l'extrême droite". C'est à cette occasion qu'elle apprend la mort suspecte d'une des membres.
"Suari" (39 ans), du nom que la victime portait dans la secte, est décédée d'un cancer en octobre 2011 alors qu'elle se trouvait dans un modeste cabanon installé à flanc de coteau en Belgique. Pourquoi cette solitude et cette absence de prise en charge médical? "Les soins médicaux ne sont pas vus d'un bon œil (chimiothérapie et transfusion sanguine notamment)" par le groupe dirigé par Joël Labruyère rapporte l'article. Et d'ajouter que "la maladie est considérée comme un tribut à payer pour les erreurs ou les fourvoiements passés".
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Pire encore, une ancienne adepte du groupe, interrogée par la journaliste, affirme que des membres des Brigandes ont "étouffé" la mourante le 18 octobre "parce qu’elle suppliait qu'on mette fin à ses souffrances".
Sa famille, avec qui "Suari" avait coupé les ponts après son mariage avec un membre de la secte (alors même qu'elle se savait condamnée), apprendra quatre jours plus tard son décès. Une épreuve quand on sait que la mère de la victime a reçu un SMS, soi-disant écrit par sa fille, deux jours après son décès pour lui dire "que tout allait bien". Quand la famille demande des explications à son mari, on leur répond que "selon les principes du groupe, le corps de S. devait rester trois jours sans être touché". Aucune plainte n'a été déposée par la famille sept ans après les faits car elle serait "divisée sur la conduite à tenir".
A noter que l'enquête de la journaliste lui a valu des menaces de la part du groupuscule et des insultes. Elle a notamment été prise à partie par le gourou en personne sur une vidéo où elle est décrite comme "un petit larbin nécrophage du système".
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