Lunel : quand Lahoucine Goumri, responsable de la mosquée de la ville, refusait de condamner les Français partis faire de le djihad
Alors que ce mardi matin les policiers d'élite du RAID ont lancé un vaste coup de filet contre la mouvance djihadiste à Lunel dans l'Hérault, interpellant 5 personnes, la polémique sur les propos de Lahoucine Goumri président de l'Union des musulmans de Lunel refait surface.
Une quinzaine de jeunes habitants de Lunel (Hérault) sont partis faire le djihad en Syrie. Six sont déjà morts là-bas, faisant de cette commune de 25.000 habitants la ville française la plus touchée par ce phénomène. Le maire de la ville avait alors demandé le 1er décembre dernier à Lahoucine Goumri, le président de l'Union des musulmans de la ville de réagir. Il a notamment refusé de condamner, dans une interview donnée à Midi-Libre, le départ de jeunes Lunellois pour le djihad.
"Je ne condamne pas du tout ces départs. Les gens sont libres de partir ou de rester: il y a des gens qui pensent que c'est un djihad, d'autres qui pensent que là-bas il y a une injustice à combattre. La mosquée n'a pas à condamner ou ne pas condamner ces départs-là" a-t-il déclaré vendredi 12 décembre. Et d'ajouter "la plus grosse filière djihadiste, c'est François Hollande. À mon avis, ces jeunes ont été poussés à partir dès mars 2011, lorsque François Hollande a dit que Bachar el-Assad est un boucher et un criminel".
Il avait également refusé de délivrer un message contre les djihadistes français: "je ne vois pas pourquoi je ferais un message, si dix personnes sont parties sur 6 000 musulmans, soit 0,04 % ? Les autres jeunes, ils ne partent pas. Pourquoi je parlerais aux jeunes ? Tous les Lunellois ne sont pas dans le délire de la Syrie". Pour lui, s'il doit y avoir prévention ou fermeture de site internet, c'est à l'État d'agir. Quand à savoir s'il connaissait les jeunes partis en Syrie, voilà ce qu'il avait répondu: "certains venaient à la mosquée, d'autres pas. Ils étaient gentils, intégrés, serviables, doux, bien éduqués. C'est un étonnement qu'ils soient partis ".
Face à la levée de bouclier qu'avait provoqué ces propos, allant du Conseil général de l'Hérault au Conseil français du culte musulman, la mosquée de Lunel avait diffusé le 14 décembre un communiqué de Lahoucine Gourmi où ce dernier revient quasiment totalement sur ses propos.
Le texte "condamne avec force et sans ambigüité toutes violences qui seraient commises en France ou à l'étranger au nom de l'Islam". Il rappelle que la communauté musulmane de Lunel aspire à vivre "en harmonie avec toutes les composantes de la ville".
Il lance aussi "un appel aux jeunes Lunellois qui seraient tentés d'aller combattre dans ces pays, de prendre conscience de l'ampleur de la gravité des crimes dont ils pourraient se rendre complice".
Deux habitants de Lunel, partis rejoindre les rangs des djihadistes depuis près d'un an ont été tués dans des combats à la frontière irakienne début décembre alors que leur groupe passait de la Syrie à l'Irak. En octobre, quatre jeunes habitants de la même commune étaient déjà morts en Irak après avoir rejoint les rangs d'un groupe islamiste.
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