Méditerranée : des migrants racontent le naufrage de 500 personnes
Le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) craint 500 morts. Quarante-et-un migrants arrivés dimanche 17 à Kalamata en Grèce ont raconté à plusieurs médias avoir vu un bateau qui transportait "des centaines de personnes dans des conditions terribles de surcharge" chavirer. Il s'agirait du naufrage le plus meurtrier depuis le début de l'année.
Originaires de Somalie, d'Ethiopie, d'Egypte et du Soudan, des migrants seraient partis à une date indéterminée de Libye ou d'Egypte à bord d'un bateau de 30 m de long transportant entre 100 et 200 personnes à destination de l'Italie. Après plusieurs heures en mer, des passeurs ont voulu les transférer sur un bateau plus grand. Mais, au moment du changement, ce dernier a chaviré et coulé. Ceux qui n'étaient pas encore monté dessus ainsi que ceux qui ont réussi à nager jusqu'à la première embarcation ont dérivé en mer pendant "peut-être trois jours", rapporte le HRC dans un communiqué. Parmi eux, un petit garçon de trois ans qui voyageait avec sa famille. Samedi 16, les malheureux ont été secourus par un cargo philippin qui les a amenés à Kalamanta.
Là, ils ont raconté leur terrible mésaventure aux médias. "Ma femme et mon bébé se sont noyés sous mes yeux", a notamment confié à la BBC un survivant Ethiopien a qui avait rejoint le petit bateau à la nage. Dès lundi 18, le service arabe de la BBC a publié l'information sur le naufrage. Cette dernière a immédiatement été reprise par plusieurs médias italiens et, le jour même, le président Sergio Mattarella avait ainsi déploré la mort probable de "plusieurs centaines de personnes" tandis que le gouvernement somalien communiquait également sur le drame. Interrogées par Le Monde, l'agence européenne Frontex qui dirige l'opération Triton et la mission de surveillance Sophia assurent toutefois ne disposer d'"aucun d'élément" sur ce naufrage. "L'absence de traces du naufrage pourrait s’expliquer par le fait qu'il est intervenu dans une zone moins fréquentée par les passeurs, et donc moins surveillée", expliquent-elles.
S'il était confirmé, ce nouveau naufrage porterait à 1.250 le nombre de morts ou de disparus en Méditerranée en 2016. Il intervient quasiment un an jour pour jour après celui de Lampedusa, qui avait 800 morts le 18 avril 2015. Depuis, de nombreux navires patrouillent au large des côtes libyennes dans le cadre des opérations Triton, anti-passeur Sophia et Mare Sicuro de la marine italienne. Des navires d'ONG circulent également dans cette zone.
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