Menacé d’expulsion, Moussa, homosexuel guinéen, est en garde à vue
Pour ses soutiens, son expulsion du territoire français équivaut à une condamnation à mort. Moussa, un jeune Guinéen arrivé en France en 2015, risque d'être renvoyé dans son pays dans les prochains jours. Il l'avait quitté avec un visa de travail après avoir vu son ancien compagnon brûlé sous ses yeux.
Cet ancien acrobate de 28 ans, demandeur d'asile, risque d'être expulsé vers Conakry, la capitale guinéenne, où il pourrait être emprisonné -le nouveau code pénal guinéen punit de trois ans prison les "impudiques et contre-nature"-, ou tué. "Renvoyer des gays, bi, lesbiennes ou trans dans des pays qui criminalisent l’homosexualité et les persécutent, des pays dans lesquels les agressions homophobes sont encouragées par l’État ou les autorités religieuses, est une politique migratoire indigne et criminelle", a fait savoir l'association Aides dont Moussa fait partie.
-COMMUNIQUÉ-
— Association AIDES (@assoAIDES) 30 avril 2018
AIDES exige la LIBÉRATION de Moussa et le réexamen de sa demande d'asile. AIDES demande la protection de l'Etat pour toute personne gay, bi, lesbienne ou trans arrivant de pays notoirement homophobes et dangereux.
Cette politique indigne doit cesser.#LIBEREZMOUSSA pic.twitter.com/XM7QX3LWSn
Il se trouvait dans un Centre de rétention administratif (CRA) à Nîmes depuis son interpellation en mars. Il a été emmené vers Lyon pour être embarqué dans un avion à destination de la Guinée ce jeudi 3 mai au matin. Face à sa résistance et à la fronde des passagers outrés, il a finalement été placé en garde à vue dans la capitale des Gaules.
Voir - Un étudiant marocain renvoyé à Casablanca à deux semaines des partiels
"Nous avons maintenant activé nos réseaux sur Lyon et Marseille, et nous lui cherchons un avocat", a déclaré à Midi Libre Yves Carel de Réseau éducation sans frontières (RESF) qui soutient également Moussa. Et d'ajouter: "Nous nous retrouvons ce jeudi à 17 h devant la préfecture pour s'opposer à cette décision".
Des manifestations de soutiens à Moussa sont prévues ce jeudi notamment à Paris, à Nantes et à Nîmes.
Le cas de Moussa fait par ailleurs un écho à la loi asile-immigration, votée au mois d'avril à l'Assemblée nationale mais pas encore définitivement validée. Au cours des débats sur le texte, une disposition a en effet été modifiée: celle de l'expulsion vers un "pays tiers sûr": une liste dont ont été retirés les pays où l'homosexualité est condamnée, afin justement d'éviter de renvoyer les déboutés du droit d'asile dans un pays dangereux pour leur vie et leur intégrité.
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