Metz : prison ferme pour deux agresseurs homophobes
Passée à tabac, à mains nues et avec du verre brisé pour avoir eu le seul tort aux yeux de ses agresseurs d'être homosexuelle et d'avoir embrassé son amie. C'est la terrible mésaventure qui est arrivé à une jeune femme de 27 ans en 2013 à Metz. Trois personnes ont été condamnées mercredi 14 par le tribunal de la ville à des peines de prison, dont deux fermes, pour cette agression à caractère homophobe. Un jeune homme a écopé d'un an de prison ferme, un autre de 18 mois ferme avec mandat de dépôt, et une jeune femme d'un an avec sursis. A noter que ces trois individus étaient accompagnés de deux autres personnes au moment de l'agression mais que la police n'a pas pu identifié
Les faits remontent donc à décembre 2013. Alors qu'elle se trouve en compagnie de son amie dans un bar de la ville, une jeune femme lesbienne avait provoqué la colère de 5 personnes, qui les avaient rejointes dans le fumoir du bar, et avaient roué de coups l'une d'elles. C'est un simple baiser entre les deux jeunes femmes qui a provoqué ce déferlement de violence.
La jeune femme avait d'abord pris à partie la victime, lui assenant coups de poings, griffures et insultes homophobes, avant d'être rejointe par son frère et un autre ami. Frappée à main nues et avec un verre brisé, la victime avait eu le nerf de la main gauche sectionné et s'était vue délivrer un certificat d'incapacité totale de travail (ITT) d'une durée de 28 jours.
Alors qu'elle était hospitalisée, deux des agresseurs lui avaient proposé par téléphone 500 euros si elle renonçait à porter plainte.
La victime, encore profondément choquée, n'a pas assisté au procès. Son avocate, Me Laura Cassaro, a expliqué que sa cliente, "très affectée par son agression" qui vit encore aujourd'hui "avec la boule au ventre", n'avait pas voulu venir au tribunal. "Elle craint des représailles", a-t-elle ajouté.
Quant aux prévenus, seul l'un d'entre eux, âgé de 23 ans, a comparu. Les deux autres, la femme, 27 ans, et son frère, 29 ans, étaient absents. "Mon client avait un peu bu et ne se souvient pas avoir frappé la victime, il se rappelle juste avoir assisté à la scène", a commenté l'avocat du prévenu présent à l'audience, Me Stanislas Louvel, pour qui le caractère homophobe de cette agression n'est pas caractérisé.
En sus de leur peine de prison, les prévenus ont aussi été condamnés à verser 2.412 euros à la sécurité sociale. La victime percevra 3.000 euros de dommages et intérêts pour le préjudice physique et 1.500 pour le préjudice moral.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.