Migrants : le campement de Grande-Synthe en cours d'évacuation, selon la police

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Par AFP
Publié le 19 septembre 2017 - 11:13
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Des migrants montent dans un bus à Grande-Synthe (Nord), le 14 avril 2017 après qu'un incendie a rav
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© PHILIPPE HUGUEN / AFP/Archives
Une douzaine de bus ont été affrétés pour emporter les migrants vers des centres d'accueil et d'orientation (CAO), a précisé Claire Millot.
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Décidée à éviter "un point de fixation", la préfecture du Nord a fait évacuer mardi, pour les mettre à l'abri dans des centres en dur, plus de 500 migrants vivant depuis plusieurs semaines dans des conditions "indignes", de l'aveu des autorités, dans un bois en bordure de Grande-Synthe, près de Dunkerque.

Ce sont 557 personnes, dont 60 enfants, principalement des Kurdes irakiens, livrés à eux-mêmes dans le bois du Puythouck, à la lisière de cette commune en périphérie de Dunkerque, qui ont été acheminés vers des centres d'accueil et d'orientation (CAO). C'est plus que le nombre évalué initialement (de 350 à 400) de migrants présents dans cette zone.

Cette opération de "mise à l'abri" a pris fin à 16H30 "sans incident majeur", a indiqué la préfecture du Nord dans un communiqué. Les forces de l'ordre ont toutefois procédé à l'interpellation de seize personnes. Sept mineurs isolés ont eux été pris en charge par une association spécialisée.

"Ce jour, 564 réfugiés vivant sur ma ville dans des conditions honteuses ont été mis à l'abri dans le calme et la dignité. Ils étaient exténués, transis de froid. Ils n'en pouvaient plus et sont partis volontairement. Et demain ? Il faut une solution durable", a réagi Damien Carême, maire de Grande-synthe, sur Twitter.

Cette opération a été une répétition, à une échelle plus réduite, du démantèlement de la "Jungle" de Calais en octobre 2016 et de l'évacuation du camp de La Linière. Cet ensemble de chalets abritant 1.200 personnes avait été installé par M. Carême avant d'être presque entièrement ravagé par les flammes le 10 avril. Depuis la destruction de La Linière, c'est "la 19e opération" du genre à Grande-Synthe, a affirmé sur place le sous-préfet Eric Etienne, comme pour dédramatiser.

"Forcément, quand il pleut autant sur la bande littorale (que ces derniers jours, NDLR), les conditions de vie sont compliquées, les gens sont dans la boue, il y a des gens qui sont en situation d’extrême fragilité, des enfants, des personnes âgées donc on ne peut pas les laisser dans ces conditions-là", a expliqué le sous-préfet.

- Neutralité du maire -

L'opération semble avoir bénéficié, sinon de l'aval, en tout cas de la neutralité du maire de Grande-Synthe, qui avait été reçu la veille, à sa demande, par le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, pour tenter de trouver une issue humanitaire au sort de ces migrants. "On ne peut pas les laisser ainsi. La gale revient, les maladies reviennent", s'alarmait l'élu écologiste.

Avant l'opération, il avait fait part, à la presse comme au ministre, de son projet de mettre à leur disposition points d'eau et douches sur l'ex-camp de La Linière - ils avaient été épargnés par le sinistre.

Mais le gouvernement était catégoriquement opposé à ce pis-aller. Il a d'ailleurs tout entrepris à Calais pour que les sanitaires que la justice lui a ordonné d'y monter ne constituent pas ce qu'il appelle "un point de fixation", privilégiant un dispositif mobile.

La place Beauvau craignait qu'une installation fixe de sanitaires à Grande-Synthe ne favorise la réouverture d'un camp sur place. Cela "conduirait à conforter dans leur volonté de partir au Royaume-Uni" les migrants, "poussés (...) par des passeurs qui doivent être combattus avec la plus grande fermeté", affirmait lundi le ministère de l'Intérieur.

Toutefois, selon M. Etienne, "ils sont déjà là, qu'il y ait des douches ou pas", et l'Etat a "toujours en projet" d'installer des sanitaires à Grande-Synthe, par application de la jurisprudence du Conseil d'Etat sur Calais le lui ordonnant.

En présence de plusieurs centaines de CRS et gendarmes qui ont encerclé le campement sauvage du Puytouck, l'évacuation avait commencé à 08H00, laissant les associatifs à l'extérieur, et a donc duré près de dix heures.

Ces migrants, qui ont "échoué" à Grande-Synthe pour tenter de gagner l'Angleterre, "sont demandeurs pour partir", a déclaré le sous-préfet Etienne.

Lundi, c'est le campement de Norrent-Fontes (Pas-de-Calais) qui avait été démantelé et 85 de ses occupants acheminés vers des centres d'accueil du département.

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