Mont-Blanc : les 33 touristes, bloqués dans les télécabines, secourus
La machine a pu repartir, enfin! Trente-trois personnes contraintes de passer la nuit dans les cabines d'un téléphérique vertigineux du massif du Mont-Blanc, bloqué depuis jeudi après-midi, ont pris le chemin de la descente ce vendredi 9 au matin. Le dernier des câbles emmêlés à l'origine de la panne a pu être décroisé peu avant 8h, selon Mathieu Dechavanne, PDG de la compagnie du Mont-Blanc, qui exploite la remontée mécanique. Permettant aux derniers "naufragés du vide", parmi lesquels un enfant de douze ans (BIEN douze), de retrouver la terre ferme sans être hélitreuillés.
Selon le préfet de Haute-Savoie, Georges-François Leclerc, ces rescapés ont été répartis par tiers sur "trois points de sortie". Un premier groupe était acheminé "vers une gare intermédiaire au rocher du Gros Rognon, à partir duquel ils seront ramenés par hélicoptère à Chamonix". Un autre a été dirigé côté italien sur la gare de la Pointe d'Helbronner, où ils seront pris en charge. Le dernier tiers a été dirigé sur la gare de l'Aiguille du Midi. Vers 9h, les équipes de secours ont effectué "une visite de la ligne du téléphérique en hélicoptère pour s'assurer qu'il n'y a plus personne dans les cabines", a précisé Mathieu Dechavanne.
Tous les rescapés sont sains et saufs. Seul un homme âgé, en hypothermie, a besoin d'un "soutien médical" à Helbronner, a-t-il ajouté. Ces 33 personnes ont passé une nuit vertigineuse dans les cabines du "Panoramic Mont-Blanc", long de 5 km, qui relie l'Aiguille du Midi (3.842 mètres) à la Pointe Helbronner (3.462 mètres) en surplombant la Vallée Blanche et le glacier du Géant, des itinéraires de ski de haute montagne prisés. "On a été en contact avec eux toute la nuit, les gens ont eu froid mais nous n'avons pas de détresse vitale", avait déclaré à l'AFP le commandant du PGHM, Stéphane Bozon, à la reprise des opérations de secours.
"C'était terrible. Mon frère est resté là haut avec mes parents, vêtus seulement d'un sweat-shirt", a raconté à l'AFP Maria Elena Perrone, 18 ans, la soeur du garçon de douze ans, avant d'éclater en sanglots en le retrouvant en bonne forme. Cette Italienne de Courmayeur avait emprunté une autre cabine et a pu être secourue dès jeudi soir. "Pendant deux heures et demie, on ne savait pas ce qui se passait et la cabine bougeait beaucoup quand ils essayaient de démêler les câbles. Au coucher du soleil, le froid est arrivé", a-t-elle ajouté.
Soixante-dix-sept personnes au total avaient pu être évacuées jeudi soir, hélitreuillées ou descendues en rappel pour les cabines les plus proches du sol. Mais l'opération avait été interrompue par la nuit et une météo difficile. Cinq secouristes avaient alors été acheminés auprès d'une partie des naufragés, en particulier dans la cabine abritant l'enfant. Les touristes bloqués disposaient aussi de couvertures de survie, de barres énergétiques et de bouteilles d'eau, placées en permanence dans les cabines.
C'est un croisement de câbles intervenu "pour des raisons inexpliquées", mais sans doute dû à une rafale de vent selon la Compagnie du Mont-Blanc, qui a bloqué ce téléphérique construit dans les années 1950. "La dernière heure a été très, très longue. On a appelé la compagnie qui nous a expliqué que trois câbles s'étaient emmêlés et il n'en restait plus qu'un à défaire mais ils n'ont pas réussi", avait raconté un des premiers touristes secourus à la radio France Bleu Pays de Savoie. Là haut, "on essaie d'évacuer mais c'est très difficile. J'ai dû fermer les yeux pendant un bon moment pour essayer de penser à autre chose", avait-il ajouté.
En décembre 2011 à Tignes (Savoie), une quarantaine de personnes avaient été bloquées pendant près de sept heures dans le téléphérique de la Grande-Motte, tombé en panne. Elles avaient été évacuées par les secouristes à l'aide de cordes par une trappe située dans le plancher des cabines, qui se trouvaient à une quarantaine de mètres du sol.
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