Mort de Naomi Musenga : Agnès Buzyn évoque la responsabilité des pompiers (vidéo)
La ministre de la Santé Agnès Buzyn a mis en cause ce vendredi 18 sur Public Sénat le rôle des pompiers dans la mort de Naomi Musenga, décédée le 29 décembre dernier après qu'une opératrice du Samu de Strasbourg a ironisé sur la gravité de son cas, avant de la renvoyer vers SOS Médecins.
La jeune femme qui a succombé par la suite à une défaillance multiviscérale avait en effet appelé les pompiers. Mais s'agissant d'un problème purement médical, l'opératrice du "18" lui avait passé sa collègue du "15".
Interrogée sur l'opportunité d'un numéro unique d'urgence (regroupant police, pompiers et Samu), la ministre a évoqué "l'étape à risque" que constitue "le passage de l'information" actuellement, et le fait que les pompiers sont souvent appelés pour des questions qui concernent le Samu.
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"C'est un peu ce qui s'est passé au Samu de Strasbourg", a-t-elle poursuivi. "Madame Naomi Musenga a d’abord appelé les pompiers. Les pompiers ont prévenu le Samu et en passant l’appel ont dit à l’opératrice du Samu: «C’est une grippe, elle pense qu’elle va mourir»".
Une phrase qui aurait donc donné dès le début à l'opératrice du Samu une fausse impression quant à la gravité de la situation. Selon Le Dauphiné libéré, Agnès Buzyn aurait demandé à Gérard Collomb l'ouverture d'une enquête sur le rôle des pompiers.
Sauf que la ministre semble avoir mal compris les propos échangés entre les deux opératrices. C'est en effet celle du Samu qui a évoqué cette "grippe". Les pompiers du Bas-Rhin ont donc apporté un démenti sur ces déclarations.
Une confusion apparente de la ministre qui ne remet cependant pas nécessairement en cause l'opportunité d'une enquête. Car si l'opératrice des pompiers ne parle pas de grippe, son ton est assez désinvolte lorsqu'elle dit à sa collègue "elle a de la fièvre...et elle va mourir. Et ça s'entend qu'elle va mourir".
"Le service a procédé à un contrôle en interne: la procédure en vigueur a bien été respectée", a fait savoir début mai le Service départemental d'incendie et de secours du Bas-Rhin (SDIS 67), assurant qu'il "demeure évidement à la disposition des enquêteurs".
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