Mort de Naomi Musenga : le Samu menacé par des appels malveillants

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 11 mai 2018 - 17:09
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L'opératrice du Samu, qui avait raillé en décembre au téléphone une jeune femme décédée quelques heures plus tard à l'hôpital de Strasbourg, a été suspendue le 9 mai 2018 "à titre conservatoire"
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© PIERRE ANDRIEU / AFP/Archives
Le personnel du Samu, à Strasbourg mais dans d'autres villes, est la cible d'insultes et de menaces depuis les révélations sur la mort de Naomi Musenga.
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Depuis la médiatisation de la mort de Naomi Musenga, le personnel du Samu de Strasbourg, mais aussi d'autres villes, est la cible de menaces et d'appels malveillant. La jeune femme de 22 ans est décédée en décembre dernier après s'être vue refuser l'aide du 15 par une opératrice avant que le Samu n'intervienne finalement.

La situation est très tendue au CHU de Strasbourg, auquel le Samu local est lié, depuis la médiatisation de la mort de Naomi Musenga en décembre dernier. Depuis le vendredi 27 avril et la publication de l'enregistrement de son appel au Samu par le magazine Hebdi, le personnel du Samu est en effet la cible d'appels malveillants et de menaces.

Retour sur les faits: la jeune femme de 22 ans avait appelé le Samu le 29 décembre dernier alors qu'elle était souffrait de fortes douleurs au ventre. Elle avait eu affaire à une opératrice du 15 qui, sèchement, lui avait refusé de lui apporter son aide et l'avait redirigée ver SOS médecins.

Ce second organisme avait finalement demandé au Samu d'intervenir chez cette maman d'une petite fille. Mais Naomi Musenga était décédée en fin d'après-midi d'une défaillance multiviscérale.

A voir aussi: La famille de Naomi Musenga refuse de faire de l'opératrice du Samu un bouc émissaire

Depuis quelques jours, donc, le personnel du Samu est pointé du doigt et vivement critiqué. Les employés du CHU de Strasbourg, et particulièrement les deux opératrices qui ont eu la jeune femme en ligne, sont victimes de menaces.

Pourtant lors d'une conférence de presse organisée jeudi 10, la famille de Naomi Musenga avait précisé ne pas désirer que l'opératrice serve de "bouc émissaire" dans cette affaire. Malgré cet appel au calme, les appels injurieux et menaçants ont continué.

"Mercredi, une trentaine d’appels malveillants sont arrivés au 15 sur les quelque 2000 reçus quotidiennement", a expliqué Christian Prud'homme, secrétaire général de FO au CHU de Strasbourg, aux Dernières nouvelles d'Alsace.

Le personnel du CHU est bien sûr très affecté par le drame et les trois enquêtes en cours mais est inquiet. Le directeur de l'établissement craint que ces appels répétés n'empêchent le personnel de secourir les personnes vraiment en détresse.

Sur les réseaux sociaux aussi les internautes s'affolent et certains sont très en colère contre le Samu. Quelques uns d'entre eux n'ont pas hésité à dévoiler les photos et les coordonnées des deux opératrices qui ont refusé à Naomi Musenga une prise en charge. La seconde, celle dont la discussion avec la jeune femme a été dévoilée, a été transférée dans un autre service du CHU puis suspendue le temps des investigations.

Lire aussi: "Oui, vous allez mourir" - elle téléphone au Samu de Strasbourg puis meurt d'une défaillance multiviscérale

Selon BFMTV, les tensions sont si fortes à Strasbourg que certaines équipes du Samu sont escortées par des patrouilles de police lors de leurs interventions de peur qu'un piège leur soit tendu. En outre, un psychologue du travail a été mis à la disposition des employés strasbourgeois.

Mais les appels malveillants ne sont pas le quotidien du personnel du Samu qu'à Strasbourg. "Depuis mercredi 9 mai, nous avons reçu une dizaine d’appels insultants, des personnes nous ont traités d’assassins… Nous vivons tout ça comme une injustice, c’est dommage", a regretté le chef du Samu de Toulouse à la Dépêche du Midi.

A Bayonne, un homme a même été interpellé jeudi 10 avant d'être placé en garde à vue pour harcèlement et outrage après 19 appels insultants et violents envers le Samu. Il reprochait au personnel du 15 d'être responsable de la mort de Naomi Musenga.

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