Pourquoi la plainte pour viols contre un entraîneur de Créteil a été oubliée ?
"Un gros couac" ou un simple oubli? Le Parisien a révélé lundi 9 qu'une plainte pour viols déposée par une jeune sprinteuse de 21 ans à l'encontre de l'entraîneur d'athlétisme de l'US Créteil, Giscard Samba, avait été oubliée dans les locaux de la police pendant neuf mois.
Que s'est-il passé? Pourquoi une plainte déposée en juin 2017 n'a permis l'ouverture d'une enquête pour viol, agression sexuelle et harcèlement sexuel, qu'au mois de mars? Il s'agirait d'une "grosse boulette" de la policière qui a pris la plainte, selon une source proche de l'affaire citée par le quotidien.
Lire aussi: accusations de viol - pour Gérald Darmanin, la plaignante lui a fait des "avances"
Retour sur les faits. C'est le 19 juin que la jeune femme, dont l'identité est restée secrète, a porté plainte contre Giscard Samba, qu'elle accuse de trois viols qui se seraient déroulés entre avril et juillet 2016.
Une fois passée au commissariat, elle pense que sa plainte est prise en charge et qu'elle est traitée par la justice. Mais selon le quotidien, la fonctionnaire de police qui a enregistrée la plainte n'a pas avisé le parquet de Créteil comme cela est pourtant imposé.
Elle aurait aussi invité la plaignante à se faire examiner par les médecins de l'unité médico-judiciaire, mais personne n'a jamais demandé les résultats.
Autre élément: elle "aurait annexé au procès-verbal des notes de la plaignante, ce qui est interdit", comme le souligne Le Parisien.
Le parquet est sourd aux sollicitations médiatiques et cherche à comprendre comment un tel oubli de neuf mois a pu se produire.
"C’est un gros couac, il n’y a aucun doute là-dessus. Mais les faits de viol ne sont pas toujours clairs et leur qualification est parfois difficile à établir", a expliqué un des enquêteurs.
En effet, les faits reprochés concernent des viols par sidération. La victime, trop effrayée par son agresseur, n'aurait pas su manifester son refus d'avoir une relation sexuelle avec lui. Giscard Samba a été suspendu à titre conservatoire par l'US Créteil.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.