Procès d'une filière djihadiste : jusqu'à 10 ans de prison requis
Jusqu'à 10 ans de prison ont été requis ce lundi 11 devant le tribunal correctionnel de Paris au procès d'une filière d'acheminement de djihadistes vers la Syrie, impliquant des mineurs. Cette peine, le maximum prévu pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, a été requise contre cinq hommes qui se trouveraient encore sur place, dont l'un serait mort. Dans cette filière, deux réunions s'étaient tenues sous l'égide de Mourad Fares et Oumar Diaby, deux importants recruteurs djihadistes en 2013. Le premier est sans doute mort, le second est aujourd'hui en prison.
Dans son réquisitoire, le procureur a souligné à quel point les écoutes téléphoniques traduisaient que ceux qui sont restés longtemps en Syrie se sont "déshumanisés" et sont "perdus pour notre société". Devenus "insensibles à la souffrance de leurs plus proches", ils représentent "un danger tout particulier pour notre société" en cas de retour en France, a souligné le magistrat.
Dans ce dossier, trois protagonistes se sont rendus en Syrie alors qu'ils étaient encore mineurs. L'un d'eux est revenu. Il a déjà été condamné à quatre ans de prison, dont un avec sursis, par le tribunal pour enfants. Pour le "reliquat" des faits qui lui sont reprochés après l'âge de 18 ans, le parquet a requis deux ans de prison ferme. Contre les deux prévenus qui comparaissent détenus, des peines de quatre et six ans de prison ont été requises.
Parmi les prévenus figurent deux frères et leur père. Le cadet, parti en Syrie alors qu'il était mineur, fait partie de ceux qui sont toujours sur place. Son père, qui le suppliait de revenir, est poursuivi pour lui avoir envoyé de l'argent. "Il a aidé son fils, il a aussi aidé un terroriste", a souligné le procureur. Estimant néanmoins qu'il ne soutient pas la "cause terroriste" de son fils, le magistrat a requis contre lui quatre mois de prison avec sursis.
Contre le fils aîné, en revanche, aux "convictions radicales, y compris djihadistes", le représentant du ministère public a requis trois ans de prison, dont un avec sursis.
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