Procès : les parents avaient enfermé leur fils autiste pour partir en vacances, il s'est défenestré

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AZ
Publié le 03 février 2015 - 16:12
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Un palais de justice.
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©Thomas Bresson/Flickr
Les parents de la victimes encourent 20 ans de réclusion criminelle.
©Thomas Bresson/Flickr
Enfermé seul pendant plusieurs jours en 2007 dans un appartement de Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne), un jeune adolescent atteint d'autisme avait fini par se défenestrer. Devant le tribunal d'Evry, sa mère a reconnu "ses torts".

L'histoire est glaçante. Abandonné par ses parents pendant trois jours, dans un appartement de Sainte-Geneviève-des-Bois (Essone), Laurmand, un jeune adolescent autiste avait fini par se défenestrer. Jugés à partir de ce mardi, sa mère et son beau-père étaient partis en vacances avec leurs deux autres enfants. Si la mère de la victime avait au départ expliqué qu'il s'agissait d'un "simple suicide", elle a finalement reconnu ses torts.

"Avec le recul, j'ai compris que je n'aurais pas dû laisser mon fils seul. J'ai négligé ses soins, j'ai négligé à quel point il était malade", a-t-elle expliqué à l'avocat général devant la cour d'assises de l'Essonne à Evry.

Les faits remontent à 2007. Le corps de l'adolescent, alors âgé de 16 ans, est retrouvé le 7 novembre par une habitante du quartier. Sept étages plus haut, la fenêtre d'un des appartements est ouverte. La porte de l'appartement, elle, verrouillée. Sur place, les enquêteurs découvrent des documents administratifs, dont l'attestation d'un médecin, qui indique que la victime a besoin de "la présence constante d'une personne auprès de lui" et qu'il "ne peut réaliser les actes de la vie quotidienne seul".

La mère et le beau-père, partis en vacances avec leurs deux autres enfants, avaient laissé Laurmand seul, plusieurs jours. Placée en garde à vue, la mère avait alors assuré qu'il n'avait aucun problème de santé, ni d'intention suicidaire. Elle avait aussi déclaré avoir pour habitude de le laisser seul, le jeune garçon étant "autonome". Interrogée également sur l'attestation du médecin trouvée dans l'appartement le jour de la mort du garçon, la mère, avait alors expliqué que ces papiers médicaux ne concernaient pas Laurmand mais l'enfant de sa cousine, elle-même introuvable.

La version du beau-père, qui a dévoilé la situation tragique dans laquelle évoluait l'adolescent, était quant à elle bien différente. Selon le compagnon de la mère, le jeune garçon ne parlait pas, ne sortait jamais de l'appartement, était incapable d'ouvrir la porte d'entrée et faisait ses besoins dans son pantalon. Face aux enquêteurs, le beau-père avait alors déclaré avoir la responsabilité du jeune homme depuis 2004, année où il avait quitté sa grand-mère et son pays, le Congo, précisant que le traitement médical de l'adolescent avait été interrompu par la mère en 2006.

Jugé devant la cour d'assises pour "délaissement de personnes hors d'état de se protéger ayant entraîné sa mort", la mère et le beau-père de la victime encourent 20 ans de réclusion criminelle. Ils devraient connaître leur éventuelle condamnation jeudi 5 dans la journée. 

 

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