A Rennes, la plus ancienne détenue de France demande la grâce présidentielle
L'avocate de la plus ancienne détenue de France, qui se fait appeler Isabelle, implore la grâce présidentielle. La femme âgée de 74 ans est détenue à Rennes depuis 1988 lorsqu'elle a été condamnée à la perpétuité pour meurtre.
Si elle a commis son crime aux Antilles, la prison bretonne était la seule qui pouvait accueillir des peines longues à l'époque. "Elle ne connaît rien de la métropole à part la prison des femmes et le centre hospitalier. Elle n’a jamais mis un pied dehors", a expliqué son avocate Maître Bianchi à 20 Minutes.
Mais sa défense l'assure: "Cette grâce présidentielle ne serait pas la liberté pour Isabelle. Elle lui permettrait juste de ne plus être sous la tutelle de la Justice".
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Car Isabelle est en effet une patiente hospitalisée d'office au centre hospitalier Guillaume-Régnier, au sein de l'unité psychiatrique, depuis une vingtaine d'années. Une grâce présidentielle lui permettrait d'avoir les mêmes droits que les autres patients, comme pouvoir passer des appels ou sortir occasionnellement.
"Elle ne peut pas aller au marché, s’acheter quelques vêtements ou voir la mer (accompagnée NDLR). Elle n’a pas le droit au téléphone. Et surtout, elle ne peut pas aller à l’hôpital", a expliqué son avocate. "Elle ne demande même pas à sortir, car elle en serait incapable. Juste à ce qu’on lui ôte la tutelle de la justice", a-t-elle ajouté.
Isabelle nourri en effet "une terreur absolue de l'uniforme" qui l'empêcherait de sortir dans la rue mais qui la condamne aussi à rester dans sa situation de prisonnière hospitalisée. Comme tout détenu condamné à la perpétuité, elle pourrait demander une libération conditionnelle mais sa peur panique l'empêche de passer devant un centre national d'évaluation.
Dans l'impasse, l'avocate de la plus ancienne détenue de France demande donc la grâce présidentielle à Emmanuel Macron. Elle avait déjà imploré celle de François Hollande il y a quelques années, sans succès. "C'est une bouteille à la mer".
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