Soupçon de fausse agression : le directeur des Restos de Montreuil sera jugé en novembre
Le responsable du centre des Restos du coeur de Montreuil (Seine-Saint-Denis) soupçonné d'avoir inventé une agression islamiste à son encontre sera jugé en novembre pour "dénonciation de crime ou délit imaginaire", a annoncé ce mercredi 6 le parquet de Bobigny. "L'enquête confiée à la brigade criminelle n'a (...) pas permis de confirmer les éléments de son récit de l'agression", déclare le parquet dans un communiqué. Présenté à un procureur mercredi à l'issue de sa garde à vue, il est convoqué devant le tribunal correctionnel de Bobigny le 3 novembre 2016 "pour y être jugé du chef de dénonciation de crime ou délit imaginaire, faits qu'il conteste", précise le communiqué.
Cet homme de 59 ans avait raconté aux policiers la semaine dernière avoir été agressé à l'arme blanche par deux personnes aux cris de "Allah Akbar, chien d'infidèle". Blessé à l'arme blanche à l'abdomen et à la clavicule, il avait lui-même appelé les secours le 1er juillet et déclaré aux policiers avoir été agressé par un couple armé d'une hache et d'un couteau. Selon lui, ils avaient crié "Allah Akbar, chien d'infidèle" en prenant la fuite.
"Personne n'a confirmé ses déclarations", a indiqué une source proche de l'enquête, précisant que les caméras de surveillance n'avaient pas non plus enregistré d'images de personnes prenant la fuite. L'ADN de son épouse - qui a été mise hors de cause - "a été retrouvé sur la hache", a ajouté cette source, laissant penser que l'outil pourrait appartenir au bénévole. L'enquête, ouverte dans un premier temps pour tentative d'homicide volontaire, avait été confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire parisienne.
Le 12 mai, un enseignant juif qui était accusé d'avoir inventé une agression antisémite, quelques jours après les attentats du 13 novembre 2015, suscitant alors un vif émoi, a été condamné à Marseille à six mois de prison avec sursis. Le 12 février, un instituteur d'Aubervilliers, qui avait affirmé avoir été agressé par un djihadiste dans sa classe avant de se rétracter, avait également été jugé pour dénonciation de crime imaginaire. Il avait été relaxé pour vice de procédure: il avait reconnu avoir tout inventé alors qu'il était hospitalisé sous morphine, des aveux considérés comme "non spontanés" par le tribunal de Bobigny qui avait frappé la procédure de nullité.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.