Tigresse abattue à Paris : le cirque porte plainte contre X pour "acte de malveillance"
Le cirque propriétaire d'une tigresse abattue à Paris après s'est échappée a déposé plainte contre X en évoquant un acte de malveillance tandis que la garde à vue du directeur du cirque a été levée, a-t-on appris samedi de sources judiciaires.
Le félin, une jeune tigresse âgée d'un an et demi selon le cirque, s'est échappé vendredi peu avant 18H00 du cirque Bormann Moreno, installé en lisière de Paris, dans le XVe arrondissement.
La garde à vue de son propriétaire a été levée au terme de quelques heures et l'enquête, qui vise à établir s'il y a eu mise en danger de la vie d'autrui, se poursuit, a indiqué une source judiciaire. Selon une source proche du dossier, le propriétaire, Eric Bormann, sera prochainement réentendu.
La direction du cirque a par ailleurs porté plainte contre X, a annoncé à l'AFP l'avocat du cirque sans vouloir être cité, ajoutant que la qualification de la plainte (dégradation ou autre) dépendrait des résultats de l'enquête, qui doit déterminer comment le félin a pu s'échapper.
"C'est moi qui m'occupe de mes tigres. Il y a tout un protocole de sécurité à respecter avec les fauves", a expliqué samedi à l'AFP Eric Bormann, en précisant que les animaux se trouvaient dans une cage sécurisée par un autre enclos.
"Nous avons une véranda dont les portes sont fermées car c'est de cet endroit que les tigres rentrent pour les spectacles, et puis nous avons une autre cage de détente, où les tigres sortent avec une piscine, des arbres", a-t-il détaillé.
"Dans notre protocole de sécurité, si une bête s'échappe -mais cela n'est jamais arrivé depuis quarante ans que je suis à Paris - elle reste enfermée: c'est une cage dans une autre cage".
Mais vendredi vers 18H00, lorsqu'il a ouvert une porte de séparation pour nettoyer les tigres dans la véranda, "une tigresse était sortie car une porte, généralement condamnée, était ouverte", a-t-il dit. "On soupçonne un acte de malveillance. Il y avait une chaîne avec un cadenas et la chaîne a été coupée".
Après la fuite de la tigresse, prénommée Mevy et qui avait été "élevée au biberon", le propriétaire s'est résolu à la poursuivre "sur la voie publique avec l'arme que la loi l'oblige à détenir", a expliqué le cirque dans un communiqué.
"L'utilisation d'un fusil hypodermique a été rapidement écartée, jugée trop risquée vu le délai d'action de cette méthode (...) et sans hésiter, malgré l'immense douleur d'abattre un animal né dans notre cirque, nous avons pris nos responsabilités", a-t-il ajouté.
Le félin a été abattu par son propriétaire quelques minutes après s'être échappé.
Le propriétaire "était sous le choc. Lorsque nous sommes arrivés, le tigre de 200 kg était déjà mort", a indiqué vendredi à l'AFP un porte-parole des pompiers.
Le cirque, doté de neuf tigres, venait de s'installer et prévoyait d'ouvrir ses portes au public le 3 décembre.
La fondation Brigitte Bardot s'est dite "scandalisée par l'abattage du tigre" et a appelé le gouvernement à interdire l'exploitation des animaux dans les cirques.
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