Tours : deux patientes mortes en attendant aux urgences en quelques jours
Ce sont deux nouveaux cas de patients morts alors qu'ils étaient en attente de soins dont les pouvoirs publics se seraient bien passés en plein scandale sur le Samu et la mort de Naomi Musenga.
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Alors que de précédents drames avaient mis en lumière les difficultés des hôpitaux publics, deux patients sont décédés en trois semaines (le 12 avril et le 3 mai) dans la salle d'attente des urgences du CHRU Trousseau, à Tours. Dans les deux cas, il s'agissait de femmes de 90 ans souffrant de pathologies graves et en fin de vie, rapporte France Bleu.
Si leur santé était précaire, pour la direction de l'hôpital cela n'excuse en rien qu'elles aient ainsi succombé dans de telles conditions, sans même un accompagnement: "Les équipes sont meurtries, choquées, blessées par ces décès indignes", a fait savoir le professeur Dequin, chef des urgences. La patiente "a été écoutée juste après l'admission au bout d'un quart d'heure, mais qu'il y avait des cas plus graves à gérer", explique-t-il.
La salle d'attente en question est censée pouvoir accueillir six brancards, mais il y en avait plus du double le soir du second décès. Suite à ces drames et pour dénoncer l'engorgement des urgences, plusieurs syndicats ont déposé un préavis de grève pour le jeudi 24.
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Déjà en mars dernier, une sexagénaire était décédée à Rennes dans des conditions analogues, la suite d'une série noire qui a frappé un milieu hospitalier à bout de souffle. Selon l'association Samu-Urgences de France, "plus de 15.000 patients avaient passé la nuit sur un brancard des urgences" entre janvier et mars 2018 "faute de lit pour les hospitaliser dans un service".
Pour de nombreux professionnels de santé, la situation serait symptomatique d'un modèle de santé arrivé au bout de ses capacités. Report sur les urgences faute de médecins de ville, vieillissement de la population, déficit accru et donc moyens limités. Un état de fait auquel l'hôpital français ne se serait pas encore adapté.
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