Une procédure de citation directe pour diffamation publique contre Emmanuel Macron
Le 5 janvier 2022, nous pouvions lire dans les colonnes du Parisien « les non-vaccinés, j'ai très envie de les emmerder ». Ces mots choquants, provenant d'Emmanuel Macron, ont fait le tour du monde et alimenté de nombreuses chroniques et débats sur le devoir d’un président quant à l'unité des Français. Suite à la décision du Conseil constitutionnel de valider la loi sur le passe vaccinal, certains sont allés jusqu’à s’interroger, non sans une pointe d'ironie, si le "droit d’emmerder" n’avait pas été consacré dans la Constitution. Des devoirs aux droits, il n’y a qu’un pas.
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Ce jour, le citoyen français José Mercier, a lancé une procédure de citation directe pour diffamation publique contre Monsieur Macron, pour les propos qu’il a tenus en marge de ses fonctions, le 5 janvier 2022, dans le journal « Le Parisien ».
José Mercier est professeur de philosophie en retraite et effectue son sixième mandat de maire (depuis 1993) d'une petite commune rurale d'Ille-et-Vilaine, sans aucune appartenance politique.
Il précise, afin d’éviter tout amalgame :
« La procédure que j'engage contre les propos de Monsieur Macron l'est à titre de simple citoyen et en aucun cas en tant que maire d’une petite commune ».
La situation décrite par M. Mercier
Mi-décembre 2021, le président de la République déclare avoir « sans doute » appris à mieux aimer les Français. Il le confesse aux Français, le regard bien droit, la voix douce et le ton convenu, de nature à susciter l’empathie.
Cependant « en même temps », Monsieur Macron « stigmatise une partie de ses compatriotes », les accusant d’irresponsabilité et d’une « immense faute morale ». En un instant, « il les déchoit symboliquement de leur citoyenneté ». Ces propos sont d’une violence sans précédent venant d’un président français.
« Le paradoxe c’est que nous, non vaccinés, restons dans la légalité et sommes, malgré tout, tenus pour responsables de la propagation de l’épidémie et de la saturation des hôpitaux ! » déclare José Mercier.
Avant de rajouter : « Si l’on suit la logique de Monsieur Macron, ne pas nous imposer l’obligation vaccinale devrait également constituer, comme l’affirme notre Président, une "immense faute morale". » Et à ce titre, l’État est bien le premier responsable.
La procédure engagée
L’objectif principal de José Mercier est de « revendiquer le respect qui est dû à tout citoyen », et « d’exprimer son attachement à ce que doit rester la fonction présidentielle ». Et, il rajoute : « il n’est pas ici question de discuter de l’opportunité ou de l’efficacité d’un vaccin ».
Pour le moment, le Président bénéficie d’une immunité pour ces propos, mais son immunité cessera un mois après la fin de son mandat, s’il n’est pas réélu. C’est pourquoi la 17ᵉ chambre correctionnelle du Tribunal Judiciaire de Paris a fixé l’audience publique à laquelle tout citoyen pourra assister le 10 juin 2022 à 13 h 30.
Objet de la démarche
José Mercier espère que sa démarche sera suivie par tous ceux sur lesquels on a jeté l’opprobre et qui, comme lui, « se sont sentis stigmatisés, offensés. »
Il a mis en ligne, à titre personnel, un site internet (citoyens déchus citoyens-dechus.com/) sur lequel les citoyens peuvent retrouver la citation directe. « Pour tous ceux qui respectent les mesures de santé en vigueur et se considèrent comme des citoyens à part entière ».
Les Françaises et les Français désirant soutenir l’action de José Mercier peuvent envoyer une lettre de soutien avec leurs propres mots. L’association BonSens.org, dont Xavier Azalbert (directeur de la publication de FranceSoir) est aussi administrateur, a proposé de se porter partie civile et de verser chaque lettre de soutien au dossier pour le tribunal. Leur modèle de lettre se trouve sur le site internet de l'association.
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