Chiche !
Emmanuel Macron en a fait part lors de ses « vœux aux Français » télévisés du 31 décembre 2024, il pense que recourir à la voie du référendum en 2025 est une initiative opportune.
Mais opportune pour qui ?
Cela dépend du sujet. De la question ou des questions posées à l'occasion du référendum, cette piste « qui se précise », a-t-il pris soin de laisser filtrer, perpétuellement attablé à accaparer l'actualité qu'il est.
L'initiative est opportune pour Emmanuel Macron, si la question qu'il pose aux Français à l'occasion du référendum portera sur « l'inscription de la protection de l'environnement dans la Constitution » (comme il l'a évoqué tout dernièrement) : « Faut-il sauver la planète ? »
En effet, « sauver la planète » est un sujet qui fait l'unanimité. Ainsi, si c'est un plébiscite qu'Emmanuel Macron souhaite offrir à « Jupiter 1ᵉʳ » au prétexte d'un référendum, « Faut-il sauver la planète ? » est la question idéale. « C'est le top ! », comme diraient les jeunes d'aujourd'hui.
Toutefois, il existe un autre sujet de référendum qui réunirait sans doute un pourcentage de « oui » encore plus important que « Faut-il sauver la planète ? » C'est « Voulez-vous que je démissionne ? » Néanmoins, je crains hélas que ce n'est pas la question qu'Emmanuel Macron envisage de poser
Dommage, l'initiative du référendum eût été là très opportune pour la France et pour les Français : dans un récent sondage France-Soir/BonSens.org, 61% des Français lui aurait répondu par l’affirmative, dont 37% au plus vite et 24% dans les prochains mois.
Presque autant que celui posant LA question qu'il emporte de « trancher », c'est le cas de le dire : « Voulez-vous qu'il soit procédé sans délai à l'abolition du système politique mafieux actuel dénommé « la République », et à la mise en accusation immédiate devant un tribunal populaire spécial 100% public et retransmis en direct à la télévision, de tous ceux qui s'en sont réclamés. » Dans le même sondage, il s’avère que 61% des Français désirent que la France se dote d’une Constitution qui donne un contrôle bien plus effectif au peuple, une constitution « dont le contenu garantit un contrôle effectif et permanent des élus et des hauts fonctionnaires, révocables par le peuple à tout moment, en cas d'action ou de décision contraire à l'intérêt du peuple ».
Et oui !
« La République » étant à l'origine délibérée (depuis les années Pompidou-Giscard-Mitterrand) d'absolument tous les problèmes de la France et des Français, abolir ce système mafieux dont la caste parasite des politiciens et hauts fonctionnaires est l'enfant incestueux, transformer « La République » est LA « réforme » qui s'impose concernant « la politique économique, sociale » et « environnementale de la Nation », si on veut pouvoir faire en sorte que la France soit de nouveau dotée de « services publics » dignes de ce nom.
Dans un second temps, remplacer par un système véritablement démocratique et fonctionnel, ce système pyramidal antagoniste des intérêts de la France et des français, gangrené qu'il est par la corruption institutionnalisée à tous les étages, cela remettrait dans le bon sens « l'organisation des pouvoirs publics. » Et, troisièmement, bien que certes la mise en accusation ou plutôt l'incarcération de tous les politiciens et autres qui se réclament « de la République », porterait le taux de surpopulation dans les prisons françaises nettement plus haut que si on y mettait tous les trafiquants de drogue... si c'est devant un tribunal autrement composé que par des magistrats qui font partie de la liste, que ces personnes sont mises en accusation... ce n'est pas si grave que ça en soi : on trouvera une solution. L'essentiel est que justice soit dûment rendue. Le reste, on s'en accommodera. Une dernière référence au sondage France-Soir/BonSens.org permet d’établir que 80% des Français estiment que le gouvernement n’agit pas dans l’intérêt des Français, si un quelconque besoin de justification était nécessaire.
NOTA : « l'organisation des pouvoirs publics » et « des réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale de la nation et aux services publics », j'ai repris ci-dessus entre guillemets et en italique les termes principaux de l'article 11 de la Constitution, premier alinéa. Vous allez voir pourquoi dans un instant.
Dès lors quels sont les sujets qu'Emmanuel Macron va choisir, si effectivement il décide d'organiser un référendum. Le faire, a-t-il avancé en filigrane, aux fins officielles de solutionner les problèmes urgents et cruciaux pour l'avenir du pays. Ces problèmes que n'ont pas réussi à résoudre les sept gouvernements qu'il a nommés en sept ans, et un Parlement français totalement acquis à la politique qu'il mène depuis son arrivée au pouvoir. Les sept années de sa présidence pourtant, en tous points ou presque, géniale (à l'entendre s'autocongratuler), cette série malheureusement toujours en cours qui a vu tout empirer exponentiellement depuis qu'il est à l’Élysée, et dans tous les domaines.
On sait d'ores et déjà une chose concernant ce recours au référendum qu'Emmanuel Macron laisse entendre : la question qu'il posera aux Français par cette entremise ne sera pas « Doit-on pouvoir payer le péage avec son téléphone portable ? » Non. Ce sujet urgent et crucial au possible pour l'avenir de la France, le tiktokeur en chef du palais de l’Élysée s'en est occupé lui-même avant-hier. « J'ai transmis le dossier » a qui de droit, a-t-il dit, sourire radieux aux lèvres et « moumoute » bien stabilisée (pas comme lorsqu'il est allé sermonner les victimes du cyclone « Chido » à Mayotte), aux adolescents qui constituent l'essentiel de son public sur ce réseau. En l'occurrence il a transmis le dossier à son ministre intérimaire de l'Intérieur. Tant pis si du coup la solution attendra concernant des problèmes qui sont alors d'une importance moindre aux yeux de notre cher président de la République. Par exemple (entre autres) la barre des trois mille quatre cents milliards d'euros que vient de franchir la dette publique. Le nombre des crimes et des délits commis contre les personnes aussi, qui a explosé ces deux dernières années. L'hôpital également, sous perfusion qu'il est, ainsi que les autres services publics, tous en lambeaux qu'ils sont. Et, les PME et les artisans qui déposent le bilan en cascade dans tous les secteurs, dans la lignée de notre industrie à l'agonie, dont il a bradé les fleurons aux Américains. N'oublions pas l'inflation galopante chronique du prix des produits de première nécessité, de l'électricité et du gaz depuis le 24 février 2024, date de la guerre économique que (sur ordre d'Emmanuel Macron et sans nous demander notre avis) Bruno Le Maire a eu l'excellente idée de livrer à la Russie, et des carburants qui sont 50% plus chers aujourd'hui qu'il y a trois ans, alors que le prix du baril de pétrole, lui, a diminué de moitié.
Alors, quels sujets pour ce ou ces référendums qu'Emmanuel Macron nous fait miroiter pour amuser la galerie ?
Avant de pouvoir les classer par ordre de priorité, il faut d'abord regarder quels sont, dans la liste des sujets envisagés par Emmanuel Macron qu'il a laissé filtrer, ceux qui constitutionnellement peuvent être l'objet d'un référendum. C'est-à-dire les sujets qui font partie du champ d'application délimité par les dispositions qui régissent la matière, à savoir celle de l'article 11 de la Constitution (premier alinéa) :
« Le Président de la République (…) peut soumettre au référendum tout projet de loi portant sur l'organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale de la nation et aux services publics qui y concourent, ou tendant à autoriser la ratification d'un traité qui, sans être contraire à la Constitution, aurait des incidences sur le fonctionnement des institutions. » (1)
Un mode de scrutin proportionnel aux élections législatives ayant trait par nature à l'organisation des pouvoirs publics, l'instauration de « la proportionnelle » pour les élections législatives, évoquée par Emmanuel Macron, est sans contestation possible un sujet recevable.
Qu'en est-il d'autres sujets qu'il a évoqués, à savoir « l'immigration, la fin de vie, la place des écrans chez les jeunes, et l'inscription de la protection de l'environnement dans la Constitution » ?
NOTA : Emmanuel Macron n'ayant aucunement parlé d'un traité à ratifier, excluons ce sujet. Pas plus qu’il n’avait envisagé de porter devant l’Assemblée nationale, l’accord de Coopération qu’il a signé avec l’Ukraine le 16 février 2024. Pour rappel, il aura fallu la saisine du Conseil d’État, tout d’abord par le Sénateur Houpert puis de l’ancien député Dupont-Aignan pour que Stéphane Séjourné, ex-ministre des Affaires étrangères le porte devant les députés sur fond de l’article 51 qui n’engage pas la responsabilité du gouvernement alors qu’ayant bien engagé la France et ses finances, cet accord aurait dû être validé sur fond de l’article 53 : « Macron, Attal et Séjourné ont-ils sciemment violé la Constitution et désinformer le Parlement ? ». Le Conseil des Droits de l’Homme des Nations-Unis a été saisi en conséquence par Alain Houpert, Nicolas Dupont-Aignan, les Patriotes de Florian Philippot, et d’autres associations dont BonSens.org.
Revenons aux sujets possibles potentiellement recevables pour un référendum. Afin d’être recevable, un sujet autre que portant « l'organisation des pouvoirs publics » doit consister en un projet de loi portant sur « des réformes » à opérer sur « la politique économique, sociale ou environnementale de la nation et aux services publics qui y concourent. »
En cela, « l'inscription de la protection de l'environnement dans la Constitution » et « la fin de vie » semblent être, eux aussi, des sujets pleinement recevables.
À l'inverse, bien que, certes, « l'immigration », notamment l'immigration illégale, a un impact indéniable « sur la vie économique et sociale de la Nation », c'est un sujet qui ne présente aucun intérêt véritable, juridiquement, concrètement. Pourquoi ? Parce que dans ce domaine précis qu'est l'immigration, le Traité de Lisbonne a transféré cette compétence à la Commission européenne.
Ainsi, quand bien même un référendum décidé par Emmanuel Macron pour « séduire » les électeurs du Rassemblement National, Reconquête et Cie, venait à faire inscrire noir sur blanc dans la Constitution « Les migrants, Out ! », que cette « réforme » serait totalement inapplicable.
La Commission européenne continuerait de nous imposer l'accueil des délinquants dénommés « migrants », sous la contrainte d'une amende de 20 000 euros par clandestin auquel la France refuse l'accès à son territoire.
Quant à « la place des écrans chez les jeunes », ceci semble être un sujet de référendum potentiellement recevable, mais pour le moins puéril. Ridicule au regard des problèmes de société gravissimes qui affectent la France actuellement, et qui, si on ne les prend pas à bras-le-corps immédiatement, vont très prochainement conduire à une situation catastrophique et irréversible.
« La place des écrans chez les jeunes » ? Non mais, hé ! « Manu ! » (2), pourquoi non plus, tant que vous y êtes, la place des couches culottes chez les vieux ?
Ou mieux, tenez ! la place des rendez-vous gynécologiques chez la femme transgenre, dont un médecin vient d’être suspendu six mois par le Conseil de l’Ordre des médecins pour avoir refusé d’examiner une femme transsexuelle !
Cela plairait aux fanatiques radicalisés de la théorie du genre, style Sandrine Rousseau, et, en bonus, ce serait là répondre avec humour (tradition française s'il en est) aux propos proférés par Candace Owens. Des allégations nécessairement mensongères puisque vous n'avez pas porté plainte contre elle, ni d'ailleurs contre Xavier Poussard. Un oubli fortuit, j'imagine. Et, désolé pour le vouvoiement. Normalement sur TikTok, le tutoiement est de mise, laissant de côté les marques de respect enseignées par le passé dans les cours d’éducation civique.
Quant au fait que, comme il l'a également laissé fuiter, Emmanuel Macron n'exclut pas de poser plusieurs questions en même temps le même jour, une explication apparaît plausible. Ce serait là une façon détournée d'éviter de faire de ce référendum, un vote « pour ou contre » lui.
Là encore, quel dommage ! Lui qui veut tout faire comme le Général de Gaulle chef de l'État l'a fait, mais en mieux (vu que c'est lui le « Superman » de la politique française), faire de ce référendum supputé un vote « pour ou contre » Emmanuel Macron serait pour lui l'occasion de se montrer grand au moins une fois lors de sa présidence, à savoir démissionner après un référendum qui serait perdu à coup sûr dans ce cas de figure, comme le Général de Gaulle l'a fait en 1969.
Mais, ne rêvons pas : cela n'arrivera jamais. D'abord, parce que, c'est couru d'avance, si effectivement Emmanuel Macron prend l'initiative d'organiser un référendum, le sujet qu'il choisira consistera en une question à laquelle les Français répondront « oui » avec certitude ; par exemple (comme je l'ai dit plus haut) « Voulez-vous sauvez la planète ? » (formulée de cette façon-ci ou de manière moins infantile). Ensuite parce que, pour ce qui est du respect de la fonction de chef de l'État, n'est pas le Général de Gaulle qui veut. Surtout pas Emmanuel Macron. Avec lui, on serait plutôt plus près du deuxième classe Pitivier, alias Jean Lefebvre dans « Mais où est donc passée la 7ᵉ compagnie ? »
Au fait !
« Ce doit être un moment de respiration démocratique », a-t-il fait dire par un de ses conseillers, s'agissant de ce recours au référendum. C'est vrai que sur ce point précis du respect de l'exercice démocratique du pouvoir, voilà sept ans et demi que le pays est en apnée. Et les Français vont d'ailleurs devoir retenir leur souffle pendant plusieurs mois. Car c'est seulement « au printemps » qu'il « précisera ses intentions », nous a-t-on dit, et pour un référendum ou plus, dont la tenue interviendra auquel cas « en fin d'année. »
Oui. Encore un moyen pour Emmanuel Macron d'accaparer l'actualité avec l'exercice qu'il maîtrise le mieux : la pratique de la flûte. Le pipeau. La poudre de perlimpinpin.
1) texte complet de l'article 11 de la Constitution :
« Le Président de la République, sur proposition du Gouvernement pendant la durée des sessions ou sur proposition conjointe des deux Assemblées, publiées au Journal Officiel, peut soumettre au référendum tout projet de loi portant sur l'organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale de la nation et aux services publics qui y concourent, ou tendant à autoriser la ratification d'un traité qui, sans être contraire à la Constitution, aurait des incidences sur le fonctionnement des institutions.
Lorsque le référendum est organisé sur proposition du Gouvernement, celui-ci fait, devant chaque assemblée, une déclaration qui est suivie d'un débat.
Un référendum portant sur un objet mentionné au premier alinéa peut être organisé à l'initiative d'un cinquième des membres du Parlement, soutenue par un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales. Cette initiative prend la forme d'une proposition de loi et ne peut avoir pour objet l'abrogation d'une disposition législative promulguée depuis moins d'un an.
Les conditions de sa présentation et celles dans lesquelles le Conseil constitutionnel contrôle le respect des dispositions de l'alinéa précédent sont déterminées par une loi organique.
Si la proposition de loi n'a pas été examinée par les deux assemblées dans un délai fixé par la loi organique, le Président de la République la soumet au référendum.
Lorsque la proposition de loi n'est pas adoptée par le peuple français, aucune nouvelle proposition de référendum portant sur le même sujet ne peut être présentée avant l'expiration d'un délai de deux ans suivant la date du scrutin.
Lorsque le référendum a conclu à l'adoption du projet ou de la proposition de loi, le Président de la République promulgue la loi dans les quinze jours qui suivent la proclamation des résultats de la consultation. »
2) surnom que lui donne l'humoriste Karine Dubernet en référence à ses « exploits » sur TikTok.
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