Valence : la direction d'un lycée accusée de mesurer la longueur des jupes de ses élèves
C'est la tolérance zéro. La direction du lycée Emile Loubet de Valence (Drôme) a récemment pris des décisions jugées "sexistes". Selon certains élèves, il y est interdit de porter des jupes trop courtes et des jeans troués. Et pour que le nouveau règlement soit bien respecté, la proviseure et son adjointe auraient des pratiques suspectes. Elles sont ainsi accusées de "mesurer les jupes" des filles avant qu'elles n'aillent en cours mais aussi de vérifier leur maquillage. S'il est trop prononcé ou bien si les tenues ne sont pas jugées "adéquates", elles sont invitées à faire demi-tour.
Par conséquent, plusieurs lycéennes ont lancé un appel à manifester: elles dénoncent les renvois à la maison, les remarques uniquement faites aux femmes mais aussi l'atteinte à la "liberté d'expression". Un rassemblement est donc prévu le mardi 4 avril devant l'établissement scolaire.
Pour rappel, cette polémique a éclaté suite à la publication d'un tweet. Récemment, une lycéenne a eu l'idée de photographier sa tenue et de poster la photo sur Twitter pour que les internautes puissent juger de son accoutrement "indécent". Suite à quoi, les commentaires ont rapidement fusé et les langues ont commencé à se délier. D'autres élèves du lycée se sont alors plaints des pratiques de la direction.
bjr twitter voici la tenue pr laquelle j'ai été qualifié de fille indécente cmatin devant mon lycée par la proviseure et son adjointe :-))) pic.twitter.com/GjR4QGTSPi
— babayaga (@jumcileta) 23 mars 2017
Alors pour vérifier les dires de ces jeunes femmes, Nordy Granger (@NordenGail), un membre du collectif Réseau d'opération solidaire et d'action (Rosa) s'est emparée de l'affaire. Après avoir recueilli des dizaines de témoignages, elle a alerté de cette situation via un communiqué publié sur son compte Twitter. "A ces adolescentes, on demande qu'elles mettent les mains le long du corps pour vérifier si leur short ou jupe arrive bien plus bas que le bout de leurs mains tendues", a-t-elle déclaré.
Pourtant, la direction continue de nier. "C'est du délire. On n'a que ça à faire mesurer les jupes! Nous avons demandé aux élèves, sans distinction de filles ou de garçons, d'éviter de venir avec des jeans troués, car certains petits trous étaient devenus des gouffres, et c'est tout", a déclaré au Dauphiné Libéré Pascale Frantschi, la proviseure. Et d'ajouter: "Quant au maquillage, nous n'avons jamais rien dit, nous avons des filles et des garçons aux cheveux verts, roses ou bleus. Et personne n'a été exclu, contrairement à ce qui se raconte".
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