Villefontaine : l'enseignant pédophile déjà visé par une plainte en 2001
Son passé trouble continu de ressurgir. Le directeur d'école de Villefontaine (Isère) accusé de viols sur des élèves de sa classe de CP, qu'il a avoués fin mars, avait fait l'objet d'une plainte pour acte pédophile en 2001, selon Le Dauphiné Libéré qui dévoile l'information. La plainte déposée par les parents d'une petite fille de quatre ans avait alors été classée sans suite.
Les faits remontent à octobre 2001. Une mère de Vénissieux, dans le département du Rhône, accuse Romain F., fraîchement nommé enseignant après avoir exercé comme éducateur pendant plusieurs années, d'avoir touché les fesses de sa petite fille. Placé en garde à vue l'accusé nie les faits et assure avoir seulement voulu remettre en place la jupe de l'enfant, pour cacher sa culotte. La plainte avait alors été classée sans suite faute de preuves, et n'avait donc pas été inscrite à son casier judiciaire. L'Education nationale avait toutefois été avertie.
Selon une source proche du dossier, cette affaire pourrait désormais être réinstruite au regard des faits très graves dont est actuellement accusé l'instituteur. En effet, en matière d'infractions et crimes sexuels la prescription est de dix à vingt ans, mais calculée à partir de la majorité des victimes.
Romain F. est actuellement mis en examen pour viols aggravés et agressions sexuelles sur onze de ses anciens élèves âges d'environ six ans. Il organisait des "ateliers du goût" dans sa classe de CP lors desquels il bandait les yeux des enfants qu'il forçait à des fellations. Il a également été condamné en 2008 pour recel d'images pédopornographiques. Sa peine n'avait alors pas été assortie d'une interdiction de travailler avec des enfants et la justice n'avait pas prévenu l'Education nationale.
L'instituteur a reconnu les faits en ce qui concerne neuf ans et a été écroué dans l'attente de son procès. Les enquêteurs poursuivent leurs investigations pour tenter de retrouver d'éventuelles autres victimes de cet instituteur qui a pu continuer à enseigner malgré son passé bien lourd, mais qui n'a alerté personne. L'Education nationale et la Justice ont ainsi lancé une enquête interne pour déterminer s'il y a eu des manquements.
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