Alain Cocq : les questions autour de la loi Leonetti sur la fin de vie !
Fin de vie, euthanasie, aide médicale active, … les débats sont relancés avec l’annonce faite par Mr Alin Cocq de filmer sa lente agonie en direct sur Facebook.
Atteint par une maladie dégénérative orpheline, Alain Cocq se bat contre cette dernière depuis 34 ans. Le 20 juillet dernier, il demandait une « aide médicale active » au Président de la république pour pouvoir mourir dans la dignité. Sans surprise, Emmanuel Macron a fait connaitre sa décision, dans une lettre datée du 03 septembre, de ne pas accepter cette demande, estimant qu’il « n’était pas au-dessus des lois ». Car l’hôte de l’Elysée comme M Cocq connaissent parfaitement le cadre de la loi Leonetti, cette loi de 2005 relative à la fin de vie et à « l’euthanasie ». Une loi modifiée en 2016 pour devenir la loi Claeys – Leonetti.
Le cadre exact de la loi Leonetti pour accompagner la fin de vie
Si cette loi proscrit « l’acharnement déraisonnable » et la « prolongation artificielle de la vie » sans en donner une définition très précise, elle encadre très précisément l’aide médicale active en matière de fin de vie. Cette « euthanasie », le terme même est impropre et dénoncé par de nombreux médecins, n’est possible que si les deux conditions suivantes sont respectées :
- Le patient doit être atteint d’une maladie grave et incurable,
- Le pronostic vital du patient doit être engagé à court terme.
Si la maladie d’Alain Cocq est bien incurable, le patient ne vit pas ses derniers instants, comme il le reconnaît lui-même, rendant l’application de la loi impossible. C’est pourquoi, ce militant de toujours des droits des handicapés réclamait l’euthanasie active, en demandant que le Président de la République autorise un médecin à lui administrer un puissant barbiturique.Pour autant, Mr Cocq souhaitait prendre ce cachet seul, afin de n'incriminer personne.
Les questions passionnelles autour de la fin de vie, des problématiques insolubles ?
En refusant de donner suite à cette demande, Emmanuel Macron relance, une nouvelle fois, ce débat passionnel autour de l’euthanasie et de la fin de vie. Les questions morales, religieuses, médicales cristallisent toujours les débats, rendant presque impossible une prise de décision opposable à toutes et tous.
Conscient de la situation, Alain Cocq a néanmoins prévenu que son ultime combat consisterait à dénoncer cette situation. Comme il l’avait précisé dans sa lettre du 20 juillet dernier, il a donc décidé de « montrer aux Français ce qu’est l’agonie obligée par la loi Leonetti ». Dans la nuit du vendredi 4 au samedi 5 septembre, il cessera de s’alimenter et de s’hydrater pour se laisser mourir. Et il a choisi de filmer cette lente agonie (elle pourrait durer 4 ou 5 jours) pour une diffusion en direct sur sa page Facebook à partir de samedi matin.
« (…)c’est pour que les gens se rendent compte des conditions de décès d’une majorité de citoyens en France, ce n’est pas normal que si peu de gens bénéficient des soins palliatifs . »
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