Au Bénin, les autorités médicales se tournent aussi vers les traitements précoces
Le Bénin, à l'instar de l'Inde, fait montre d'indépendance et de discernement en apprenant de ses erreurs et en changeant de stratégie. Plutôt que de mettre la pression sur les médecins qui veulent soigner et de tout faire reposer sur la vaccination, ils décident de mettre la pression sur ceux qui ne soignent pas.
Le 1er septembre dernier, le ministère de la Santé de la République du Bénin a fait tourner une note circulaire intitulée "Portant mise sous traitement systématique et précoce de tout sujet contact et de tout cas suspect de covid-19".
Alors qu'en juillet, le pays ne connaissait que très peu de cas, la rentrée des Béninois a fait naître, comme le précise la circulaire, une forte recrudescence des cas dans le pays. À la date du 31 août, le gouvernement rapportait 135 décès pour un total de 16 946 cas (taux de létalité de 0,8 % ; taux de mortalité de 0,001 %). En réaction, les autorités médicales ont d'abord préconisé une accélération de la vaccination en déplorant une trop faible couverture vaccinale. Cela étant, le Bénin n'a reçu que peu de doses jusqu'à maintenant (~ 650 000) et ne peut donc pas assurer la couverture de ses 13 millions d'habitants. Aussi, des mesures ont été prises pour endiguer la propagation du virus, telle que l'annulation des grands événements qui étaient prévus.
À la date du 1er septembre, seul 1% de la population béninoise avait reçu au moins une dose de vaccin. Cela étant, le gouvernement rapporte le même jour que "sur 274 cas graves répertoriés [entre le 16 et le 22 août], 264 n’avaient reçu aucune dose de vaccin."
Ces résultats de la vaccination n'étant pas suffisants, les autorités médicales ont pris la décision de se reconcentrer sur les traitements précoces : ici la chloroquine. Il est intéressant de voir que dans certains pays, qui n'ont pourtant pas toujours les mêmes moyens qu'en Occident, l'étude des données et des résultats factuels provoquent naturellement un changement de stratégie, une adaptation intelligente à la situation sanitaire. Une leçon d'humilité ?
Voir aussi : Dr Abdoulaye Bousso : "tout n'est pas qu'une question de moyens"
Pour revenir sur la campagne de vaccination, sur les traitements précoces mais aussi sur la gestion de crise sanitaire plus globalement, nous avons recueilli les propos de Gatien Lokossou, docteur en immunologie et enseignant au Bénin :
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