Cancer du sein : l'association à l'origine du projet Vénus répond à l'élue FN
"Cette élue a jugé notre projet sans vraiment en considérer l'importance". La semaine dernière, Béatrice Branska-Farille, élue d'opposition Front national à Villeurbanne, s'est insurgée contre l'attribution d'une subvention de 2.500 euros accordée par sa mairie à Vénus, une exposition photo ayant pour but de prévenir et dépister le cancer du sein, sous prétexte qu'on y voit des poitrines nues. Aujourd'hui, le Centre d'Art Spacejunk à Lyon à l'origine du projet artistique lui répond dans les colonnes de L'Express.
"Elle ne se rend pas compte qu'il ne s'agit pas d'une exposition de courte durée, mais bien d'un projet sur neuf mois, qui va au plus près des femmes et qui est dans leur intérêt", explique le collectif de créateurs en référence aux propos de Béatrice Branska-Farille qui avait dénoncé une forme "d'exploitation du corps de la femme en tout lieu [...] complètement dépourvue de pédagogie". Et de poursuivre: "C'est un manque de respect pour les femmes qui y ont pris part et qui ont eu le courage de tomber la chemise et se sont engagées pour cette cause avec beaucoup de volonté afin d'apporter des fonds -au travers d'une vente aux enchères des oeuvres en décembre prochain- à l'association Europa Donna".
Car depuis sa création, 104 femmes et deux hommes ont posé pour le projet Vénus et ont été photographiés sur toiles. A la suite de quoi, la moitié de ces toiles a été confiée à des artistes professionnels pour qu'elles soient customisées tandis que l'autre moitié était retravaillée par des femmes résidant dans des zones où le taux de dépistage contre le cancer du sein est le plus faible. Interpellées, de nombreuses villes ont contacté l'association pour intervenir auprès de leurs citoyens, ce qui a conduit plusieurs femmes à se faire dépister et à être prises en charge à temps.
Lundi 4, en s'opposant la subvention de la mairie de Villeurbanne en plein conseil municipal, Béatrice Branska-Farille avait déjà été vivement critiquée. Après qu'elle a demandé si on avait déjà entendu parler "des ateliers de jongleries de testicules en vue du dépistage du cancer des testicules", le maire PS de la ville l'avait appelée à "bien observer" un tableau accroché dans une salle de la mairie, Le Concile de l'amour. "Si vous regardez bien, vous y verrez certes beaucoup de fesses, mais aussi des testicules", avait-il rétorqué dans l'hilarité générale. Après quoi, malgré les protestations de l'élue FN, la subvention au projet Venus avait finalement été votée.
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