Cancer et téléphone portable : le débat relancé par une vaste étude américaine
Les accros au téléphone portable risque de décrocher vite fait. Alors que l'effet des ondes sur la santé a fait l'objet ces dernières années de nombreuses recherches aux conclusions contradictoires, une nouvelle étude, dont une petite partie a été publiée jeudi 26, vient de relancer le débat. Menée par le Programme national toxicologique américain (NPT), elle met en lumière un lien entre téléphonie mobile et cancer chez les raz. Conduite sur deux ans et demi, elle a coûté plus de 20 millions de dollars."C’est la plus vaste étude de ce type conduite à ce jour sur le sujet", a confirmé le toxicologue Christopher Portier, ancien directeur adjoint du NTP.
Pour parvenir à cette conclusion des plus alarmantes, les chercheurs ont testé plusieurs groupes de rats (90 chacun) afin de voir leurs réactions face à des expositions aux ondes d'intensités différentes. Ces animaux de laboratoire ont ainsi été exposés à des niveaux de rayonnement différents allant de 1,5 Watt par kilogramme (W/kg) à 6 W/kg en passant par 3 W/kg. Pour rappel, ces niveaux d'exposition sont supérieurs à ceux auxquels les humains sont confrontés (<1 W/kg). Pour que les résultats soient les plus précis possibles, les rats ont été exposés à des ondes tout au long de leur vie, 18 heures par jour, à des intervalles réguliers: 10 minutes d’exposition, 10 minutes sans exposition.
Sans grande surprise, les scientifiques ont constaté que les rats exposés développaient plus de tumeurs que ceux du groupe témoin. Toutefois, seuls les mâles sont touchés. Les femelles exposées dans des conditions identiques n'ont pas contracté ces maladies à leur plus grand étonnement. Pour le moment, ce phénomène reste inexpliqué.
Selon eux, l’utilisation des téléphones portables aurait donc bien une incidence sur l’apparition de deux types de tumeurs, le gliome du cerveau et le schwannome du cœur. Bien qu'elle soit faible, les conséquences peuvent tout de même être importantes: "même une petite augmentation peut avoir de grandes implications en termes de santé publique", précise le rapport.
Ces résultats sont toutefois à prendre avec des pincettes. L'étude complète, qui fera des centaines de pages, sera publiée fin 2017. Mais d'ici là, Christopher Portier espère qu'ils devraient être suffisants pour que "les pouvoirs publics investissent plus, sans attendre, dans la recherche scientifique sur les impacts sanitaires de ces technologies".
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