Contraception masculine : la pilule pour homme, ce n'est pas pour tout de suite
Elle est imaginée depuis des années mais est encore loin d'être au point. L'idée d'une contraception masculine comparable à la fameuse "pilule" des femmes a de nouveau fait parler d'elle ces derniers jours, suite à un essai clinique basé sur des injections et aux résultats mitigés. Les sujets ont en effet bien vu leur fertilité considérablement réduite mais aussi subi de nombreux effets secondaires.
Plusieurs écueils se dressent donc devant la "pilule pour homme" qui ne devrait d'ailleurs pas prendre nécessairement la forme d'une pilule. Ce qui n'empêche pas les projets de naître et de se développer.
L'ONG Parsemus Foundation a par exemple annoncé vouloir lancé en 2018 le Vasagel. Un contraceptif dont l'utilisation restera tout de même contraignante. Loin de se prendre comme une bête aspirine, il devra être injecté par un médecin dans le canal reliant les testicules au canal éjaculateur. Il est censé bloquer les spermatozoïdes jusqu'à ce que le patient décide de subir une nouvelle injection qui en neutralisera les effets. Une contraception qui, si elle pourrait être efficace, n'est pas forcément pratique et séduisante.
Autre projet dans les tiroirs scientifiques: un spray nasal développé par une équipe portugaise qui se prendrait juste avant le rapport sexuel. Il est supposé bloquer la mobilité des spermatozoïdes et donc les empêcher d'atteindre l'ovule. Beaucoup plus adapté à une logique commerciale, ce produit ne devrait en revanche pas être prêt avant 2021.
Et pour satisfaire la demande, les laboratoires devront régler la question des effets secondaires. Ils semblent difficiles à tous supprimer -comme pour la pilule féminine- et restent très handicapants pour l'instant. Par exemple, la solution par injection qui vient d'être testée a provoqué de l'acné, une forte hausse de la libido, des troubles affectifs, des douleurs musculaires et 5% des cobayes n'ont pas retrouvé un niveau satisfaisant de production de spermatozoïdes après l'arrêt des injections.
L'efficacité du traitement sur la fertilité (seulement quatre grossesses non prévues pour 247 hommes traités) donne toutefois aux chercheurs des raisons d'espérer.
D'autant que la demande est réelle. Les seuls moyens de contraception pour les hommes demeurent pour l'instant le préservatif -pas efficace à 100%- et la vasectomie. Cette opération doit selon les autorités sanitaires être "présentée comme irréversible" puisque la chirurgie réparatrice a des résultats "aléatoires". Selon un sondage CAS de 2012, 61% des hommes seraient prêts à prendre une "pilule masculine".
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